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EN BUGEY. 447 niée savoisienne mal gardée, lui fait éprouver un affreux échec. Pendant plusieurs années, la guerre se fit avec fureur sur les bords de la rivière d'Ain. Pour s'attirer l'affection de ces popu- lations si rudement éprouvées, Edouard créa des justices, c'est- à -dire, transporta au manoir féodal, le droit de juger qui appar- tenait au seigneur. La tour de Saint-Denis deviut le centre d'une juridiction considérable ; des officiers, relevant du souve- rain, furent désignés pour écouter les plaintes des vassaux , et la cour du vieux château devint, dès lors, le rendez-vous des plaideurs de la vaste plaine et de tous ceux qui, à une distance éloignée, avaient des procès à vider. Cependant Aimon avait succédé à Edouard, et les terres du Dauphin et du comte de Savoie étaient tellement enclavées, les droits de chacun de ces deux princes étaient si douteux ou si contestés que, d'un commun accord, on voulut tracer des fron- tières. Par un traité conclu en i338, le comte de Savoie fut reconnu maître et seigneur sans partage de Saint-Germain, des Allymes, de Luisandre, d'Ambronay, de Rossillon, d'Arandas; le Dauphin eut, dans son lot, Saint-Sorlin, Lagnieu, Saint-Denis, Chazey ; et sur la foi de ces conventions solennellement jurées, les habitants du Bas-Bugey purent un peu respirer. On sait ce que valent ces traités de paix ou d'alliance, qui doivent durer éternellement et qu'un rien vient anéantir. HumbertII, dernier dauphin, ayant cédé le Dauphine à la France, Amé VI, le célèbre comte Verd, revendiqua ses droits de justice sur" Ambronay et sur Varey. Les Dauphinois protestèrent et vinrent ravager Saint-Germain, Douvres, Ambronay, Château- Gaillard, les Allymes et Montgriffon. Le comte de Savoie accou- rut au secours de ses villages du Bas-Bugey, et il allait exer- cer de sanglantes représailles sur les terres de ses ennemis, lorsque le traité du 5 janvier 4353, vint lui faire tomber les armes de la main. Par ce traité, le roi de France fit échange avec le comte de Savoie, des propriétés mutuellement enclavées sur les deux bords du Rhône. La France obtint Voiron et toutes les seigneuries savoisiennes comprises dans le Dauphine, entre le Rhône et l'Isère ; le comte de Savoie eut le Faucigny, le pays