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SÉJOUR DE PIGALLE A LYON. 393 « Ici nous nous trouvons en présence des mêmes doutes. Des ouvrages qu'il put exécuter alors, il ne reste ni traces maté- rielles, ni souvenirs écrits. Guillon (1) cite, en-parlant de l'église des Chartreux, un saint Jean-Baptiste et des bas reliefs qu'il attribue à Sarrasin. Clapasson donne les bas-reliefs à Bondard ; Guillon , Fortis, Breghot et Cochard , qui ont écrit sur Lyon et énumèrent les objets d'arts qui s'y trouvaient, ne font aucune mention des œuvres de Pigalle. Cependant, des témoignages contemporains (2) nous apprennent qu'il fut chargé de modeler trois statues d'évangélistes en bas-reliefs, pour décorer le dôme des Chartreux. Peut-être en fut-il de ces statues comme de celles destinées au couvent de Saint-Antoine ; peut-être furent-elles commandées, commencées et abandonnées, par suite de circons- tances dont nous parlerons bientôt. « Le philosophe Ozanam, dans un de ses intéressants ouvra- ges (3), décrit les objets d'art que possédait la ville de Lyon avant sa ruine, et il cite d'abord une enseigne faite par Pigalle , représentant un Chameau, placée rue Mercière, près les Antonins: ce qui prouve que l'artiste était obligé, pour vivre, d'accepter tous les travaux qui se présentaient. Ozanam parle ensuite d'une Assomption en marbre, exécutée par Pigalle, et il la place dans l'église des Chartreux. « Ce témoignage, sans doute, est sérieux; mais il est combattu par le silence des historiens lyonnais ; le clergé des Chartreux ne conserve, à cet égard, aucune tradition. On ne voit pas où, dans cette église, aurait pu s'élever le monument indiqué (4). « Ainsi, des statues de l'église Saint-Antoine, des Évangélistes, de l'Assomption , des Chartreux , tout aurait péri , même le (1) Lyon tel qu'il était, 1797. (2) Vie des plus célèbres sculpteurs. (3) Mém. pour servir à l'/iist. de l'Établissement du Christianisme à Lyon, 1829, in-8<>, (4) Nous devons ce renseignement à ï . Tarbc de Saint-Hardouin, ingé- nieur en chef des Ponts-et-Chaussées à Lyon, et surtout à l'obligeante érudition de M. Ch. Fraisse, bibliothécaire du Palais des Beaux-Arts dans la même ville. Lettres du 30 mars et 18 septembre 1858.