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EMPLOI DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES, ETC. 345 rareté et du prix des livres, parchemins et autres objets dont la valeur est peu appréciable aujourd'hui. Quant a l'objet de l'enseignement, il serait injuste de le réduire a composer des vies, des passions et des miracles de saints. Certes, pour n'avoir pas eu alors un horizon aussi vaste et aussi varié qu'aujourd'hui, les études au moyen-âge n'embrassaient pas moins un corps de doctrines intellectu- elles et pratiques infiniment respectables. Les sciences naturelles et mathématiques ne sont pas plus développées de nos jours, que les sciences divines l'étaient alors. Nous connaissons mieux ce que nous foulons aux pieds : en haut, nos regards ne vont pas au delà de ce cercle étoile qui nous dérobe le ciel. Nos études ont plus de surface: ont-elles autant de profondeur et d'élévation. Quel philosophe avons- nous à mettre au niveau d'Anselme de Cantorbéry? Quel théologien, a côté de saint Thomas d'Aquin? Après tant d'e'coles, tant de systèmes et de volumes, il faut en revenir purement et simplement à la lecture de leurs œuvres impé- rissables pour arrivera la science possible; et encore notre génération, trop infatuée d'elle même, sait a peine les lire dans la langue de l'Eglise ; et nous venons de voir paraître à la fois, avec le plus merveilleux succès, deux traductions des œuvres du docteur Angélique ! Les études embrassaient alors l'Ecriture Sainte avec les commentaires des Pères et des Docteurs; le droit canon, type et base de notre droit français; les Pères, la théologie scolastique, la philosophie appuyée sur la religion, l'histoire religieuse, et l'histoire nationale, que Grégoire de Tours , Egïnhard, Raoul Glaber et d'autres, avaient mise en honneur? Saint-Vincent de Mâcon avait son école cathédrale. Un chevalier nommé Guillaume, donne 'a cette Eglise, par la charte 260e de notre cartulaire , une petite terre appelée