page suivante »
276 DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE architectes, non pas qu'ils ignorassent la manière de les cons- truire, mais bien parce que la mise à exécution rigoureuse et vraie du système ogival ou roman, entraînait à de trop fortes dépenses, à de trop grandes complications. Si les voûtes sont en réalité la pierre de touche du vrai savoir chez le constructeur, puisqu'elles jouent le rôle le plus impor- tant dans Ja structure d'un édifice , on peut dire que, dans la plupart de ceux que nous venons d'analyser, elles n'existent que d'une manière artificielle et ne peuvent faire juger , par consé- quent, du véritable talent et de la science réelle de ceux qui les ont élevées. Mais tout admirable cependant que soit le système ogival, par la hardiesse de ses conceptions et la justesse de ses calculs d;lns l'équilibre des voûtes, ce système, disons-nous, n'est pas non plus sans inconvénient, car indépendamment des dépenses consi- dérables auxquelles il entraîne, il présente encore certaines diffi- cultés de construction. On conçoit donc jusqu'à un certain point, que nos architectes modernes se soient ingéniés de toute façon à pquvoir s'en passer complètement. Il était donc de la plus grande importance de rechercher et de mettre en pratique un système qui permît de supprimer com- plètement cel échafaudage encombrant el dispendieux d'arcs- boutants, et de conserver néanmoins aux nouveaux édifices tout l'élancement et la légèreté de ceux de la période ogivale. L'église de l'Immaculée-Conception semble répondre pleinement à cette attente et résoudre, de la manière la plus complète et la plus satisfaisante, le difficile problème que nous venons d'énoncer. M. Bossan, à qui nous devons déjà plusieurs églises d'un mérite incontestable, parmi lesquelles nous pouvons compter celle de Saint-Georges à Lyon, paraît avoir compris que, faire revivre sans cesse, par la copie, l'architecture de telle ou telle époque, c'était assigner des limites trop étroites au domaine de l'art et de la pensée. On dirait que l'habile artiste a aussi entrevu le côté défectueux des constructions ogivales, c'est-à -dire les moyens dispendieux mis en pratique pour maintenir les voûtes en équilibre