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274 DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE cation, maïs en revanche il a, selon nous, le grave inconvénient de laisser trop ignorer le vrai talent et l'habileté pratique du constructeur. C'est ce que doit comprendre bien certainement l'honorable ai'chitectc qui dirige ces travaux. Aussi doutons-nous qu'il puisse être bien fier d'une Å“uvre dans laquelle, faute, apparemment, de ressources suffisantes , il n'a pu déployer qu'à demi les connais- sances profondes qu'il possède en son art, et que tout le monde à l'envi se plaît à lui reconnaître. Personne, plus que nous, n'est disposé à proclamer le vrai talent partout où il se montre et à rendre pleine et entière jus- tice à qui de droit; mais, tout en reconnaissant dans l'église de Caluire un certain mérite d'exécution, nous regrettons , néan- moins, de ne pouvoir classer ce joli monument dans la catégorie des constructions sérieuses , où la science de la statique le dis- pute à la hardiesse de la conception. Ce que nous réprouvons en effet, ce sont les pastiches inin- telligents, les copies absurdes des édifices du moyen âge dont on cherche à rappeler trop souvent, non point la savante ordon- nance, mais seulement le style, la forme et l'aspect. Ce n'est pas ainsi, nous le croyons, qu'il faut comprendre les véritables progrès de l'architecture, car un art faux et men- teur n'est susceptible d'aucun développement; c'est un champ clos infranchissable dans lequel vient s'emprisonner, pour n'en plus sortir, l'intelligence du constructeur. On a critiqué à outrance l'église de Vaisc ; on l'a rabaissée bien au-dessous des monuments du genre de ceux que nous ve- nons d'analyser; on a prétendu, avec quelque raison pourtant, que l'architecte ne s'était inspiré que d'un art encore dans l'en- fance, en adoptant un système de charpente visible, dont les fermes, trop développées et trop senties, donnent de prime abord à l'édifice un aspect peu en rapport avec la dignité de sa des- tination. Bien que des voûtes eussent été préférables aux charpentes apparentes, puisqu'on effet celles-ci n'indiquent qu'un art très- primitif, nous ne pouvons néanmoins qu'applaudir sincèrement Ã