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208                    STATUE ÉQUESTRE ANTIQUE.

 retrouvée entre les deux ligues de pilotis. Celle qui est la
plus avancée dans la rivière, donnant incontestablement la
limite de la Saône a Jl'époque romaine, la statue précipitée
dans la rivière, n'a pu tomber qu'en dehors de cette limite.
 C'est donc la où il convient de la chercher.
    Le rapport a l'Académie, les notes de M. Delorme et la
déposition de Barthélémy Laurent, citée par Adamoli, dans
sa troisième lettre, en date du 20 janvier 1767, établissent
qu'en dedans et en dehors, surtout, de cette ligne de pilotis,
 existent les ruines d'une muraille renversée dans la rivière;
il est plus que probable que c'est sous ces décombres ,
parmi lesquels il y a des pierres d'un très-grand volume ,
que la statue est enfouie depuis tant de siècles.
    Il est a propos de rappeler ici, qu'il est question dans
les lettres d'Adamoli, d'un objèf exteta-nt de temps immé-
morial, au fond de la rivière et arrêtant souvent les cordes
des bateliers ou les filets des pêcheurs; les mariniers même
le saisissaient avec leur croc et s'en faisaient un point
d'appui (1). Cet objet nommé par les uns le lupin de fer ,
par les autres le crochet du diable, fut peu de temps avant
la découverte de la jambe de bronze, détaché presque en-
tièrement par le cable d'une flotihe et les efforts de vingt
chevaux (2).
   Lorsqu'on trouva la jambe de cheval, on ne manqua pas
de croire que c'était elle que les bateliers saisissaient avec
leur croc. Mais en examinant ce beau fragment, on reconnaît
que c'est une erreur, parce qu'il ne porte aucune trace d'un
pareil usage et qu'il ne serait point d'une aussi parfaite
conservation si, pendant plusieurs siècles, il eût éprouvé


   (1) Accroch-tai au tupin de fer, criaient les bateliers à celui d'entre eux
placé à l'avant de la barque.
   (2) Artaud. Recherches sur une statue équestre.