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STATUE ÉQUESTRE ANTIQUE, 199 après avoir brisé la glace tout autour et ébranlé le bronze dan& tous les sens, qu'ils parvinrent k l'arracher, au moment où on leur amenait un cheval de tirage. Adamoli était dans une grande erreur. Si la jambe eût tenu au corps du cheval, celui-ci n'eût été qu'k deux pieds au-dessous des eaux, puisque le sabot était k la surface et que la jambe est courbée. Cependant, lorsque les recher- ches furent faites, en présence de M. Reynaud, deuxième échevin, du grand voyer et d'un commissaire de police, il fut reconnu, après avoir enlevé les pierres d'entre lesquelles la jambe avait été arrachée, et après avoir sondé le terrain, non seulement sur le point précis, mais aux environs, il fut reconnu, disons-nous, qu'aucune autre partie de la statue n'existait k cet endroit. De plus, nous voyons dans le rapport de la Commission, que la déchirure de bronze n'était point récente, et se trou- vait assez oxidée, pour démontrer que la rupture n'était pas nouvelle (1). Adamoli a contesté k ce sujet, et a dit dans ses deux premières lettres, qu'en effet, la rupture était oxidée dans les trois quarts de son étendue et tout k fait neuve sur un point. Quand ilen serait ainsi, ce ne pourrait être une preuve de son adhérence au cheval, au moment de la découverte, puisqu'Adamoli dit lui-même, dans sa deuxième lettre, que Barthélémy Laurent avait, fort malk propos et par curiosité, sans doute, rompu un morceau de bronze de quatre pouces qui était adhérent au haut de la jambe, et qu'il remit ce fragment k M, Reynaud, deuxième échevin (2). D'ailleurs, il (1) Rapport do M. de la Tourelte, Arch. hist. et slatist. du départ, du Rhône, mai 1826, pag. 12 et 13, ou Manuscrit de l'Académie, n > 119. < (2) Ce môrceau^de bronze n'est point au musée avec la jambe ; nous de- vons donc le regarder comme perdu,