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i 18 CONSIDÉRATIONS ARCHÉOLOGIQUES intérieurement que l'on ne peut que difficilement se faire une idée de ce qu'il était autrefois. Il se compose de trois nefs voûtées a croisées d'ogive, avec des arcs doubleaux entiers-point, séparant les travées. Les piliers sont cantonnés de ces pilastres cannelés que Ton rencontre si habituellement dans les édifices romans de l'école bourguignonne. A la première travée, les archivoltes retombent sur des colonnes cannelées dont les chapiteaux mutilés offraient de fort belles imitations de la corbeille corinthienne. Les bras de la croisée, voûtés comme les nefs, sont très- développés, contrairement au plan habituel du pays. Dans chacun d'eux s'ouvrent deux absidioles en cul-de-four, disposition assez rare ; le mur terminal de celui du nord est ajouré d'un oculus de grande dimension. La coupole sur trompes, surmontée d'un édicule octogone, est d'un fort bel effet : elle forme comme une lanterne immense donnant de l'air, de la lumière et de l'espace au centre de l'édifice. Le chœur, relativement moderne, remplace sans doute une abside voûtée en demi-coupole. Les chapelles qui gar- nissent les bas-côtés sont des adjonctions modernes dont je n'ai point a m'occuper ici. La partie nord de l'église présente a l'extérieur tous les caractères du second XIIe siècle ; les modifions sont décorés de têtes diverses, quelques unes de ces têtes ayant des yeux de verre ; ils sont fort variés, ce qui, comme vous le savez, est un caractère de la dernière période romane ; entre ces modillons sont des métopes ornés de rosaces d'un travail précieux. Ce même travail fin et dans le goût antique, distingue l'ornementation du portail nord et celle de la bordure de l'oculus du bras gauche de la croisée. Le tambour octogone de la coupole est décoré de deux rangs d'arcatures encadrées par des moulures toriques sur