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               534                          CHRONIQUE LOCALE.
               arrivant ou partant, convois circulant, officiers achetant. Aujourd'hui on
               ne s'aperçoit plus de la guerre que par les journaux.
                  — S. M. l'Empereur a passé dans notre ville le H mai, à 5 heures du
               matin. S. E. le maréchal de.Castellane, M. le sénateur Vaïsse etM. Béienger,
               secrétaire général, ont seuls été admis à présenter leurs hommages. Le
               convoi impérial est immédiatement reparti. Le maréchal de Castellane a
               accompagné sa Majesté jusqu'à Marseille.
                  — On vient de faire des découvertes archéologiques importantes dans ,
               les fondations de l'ancien Hôtel du Parc, aux Terreaux. Le Conservateur *
               de nos Musées fera bientôt connaître quelles nouvelles richesses notre ville    * •
               vient d'acquérir. On attend avec impatience le travail qu'il préparc à ce
               sujet.
                   — La campagne théâtrale, commencée péniblement, s'est achevée avec
               un succès inespéré, nous pouvons dire avec éclat. Nous ne parlons pas
               des bénéfices de la Direction, nous ne croyons pas qu'ils aient été consi-
               dérables ; les bruits de guerre et la tension des esprits vers nos voisins
               d'au-delà les monts y ont mis bon ordre. Nous n'avons en vue que la
               question d'art triomphalement résolue, grâce aux sacrifices faits avec in-
               telligence et grâce aussi, rendons leur justice, à Mme Van den Heuvel, si
               appréciée et si applaudie parmi nous, à M. Achard, dont nous avons fait
               l'éloge dans notre dernier numéro, enfin à M"e Willème, que sa jolie voix,
               sa tournure piquante et son talent gracieux et vrai ont rendue certainement
               une de nos artistes les plus fêtées. Grâce donc à leur concours, l'opéia-
               comique a été représenté avec une rare perfection et notre première scène
               a été digne de notre cité. Le grand opéra n'a pas eu la même fortune,
               malgré les efforts désespérés de Renard pour le soutenir. Il faut que Samson
               ait tous ses moyens pour remplacer les colonnes du temple. Si ses bras
               fléchissent, l'immense édifice aura bien de la peine à rester debout. Quant
               au ballet, déjeunes et belles danseuses ont fait, pendant tout le courant de
               l'année, ample moisson de bouquets, de vifs applaudissements et de bravos.
               Les Célestins ont donné quelques bonnes pièces et les excellents acteurs
               de ce théâtre ont attiré la foule même aux plus médiocres : Les Canotiers
               ont eu près de cinquante représentations, et leur existence n'est pas finie.
                   — Tamberlick a donné, le samedi 14 mai, au Grand-Théâtre, une soirée
               qui a été un triomphe. L'éminent ténor a non seulement fait entendre son
               fameux ut dièze, qu'on a trouvé de la meilleure qualité, mais il a fait voir
                qu'il était excellent chanteur et artiste complet, surtout quand il se servait
               de son harmonieuse langue maternelle.
                   — Le concours régional qui a eu lieu à Bourg, du 24 au 29 mai, a dé-
               passé en empressement de la part des exposants et des visiteurs, en vigilance
               et en solennité de la part de ceux qui dirigeaient la fête, enfin en bon ordre
               de la part des curieux qui envahissaient la cité, tout ce qu'on pouvait es-
               pérer. Nous ne pouvons décrire les belles races d'animaux qui attiraient les
               regards, depuis l'énorme et vigoureux taureau suisse jusqu'à la petite et
               élégante vache bretonne ; nous ne pouvons rappeler l'émotion des humbles
                et courageux domestiques qui pleuraient en recevant la récompense de
                quarante ou cinquante années de fidélité et de travail, mais en nous sou-
                venant de cette foule satisfaite et heureuse nous ne pouvons nous empêcher
                de former un vœu, c'est que ces réunions, où l'agriculture est honorée,
                reviennent souvent et alternent dans chaque cité. Dans ces fêtes l'habitant
                des campagnes sent plus directement la place immense qu'il occupe dans
                l'Etat, son intelligence se développe, mais ce qui vaut mieux elle s'enno-
                blit, et il comprend bientôt que l'homme doit s'élever et grandir, non s'ar-
                rêter ou descendre,                                         A. V.
                                       Aimé   VINGTRINIER,      directeur-gérant.