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GRAND HÔTEL-DIEU DE LYON. 491
« L'église de l'Hôtel-Dieu, dit-il, est d'ordre corinthien,
les proportions sont régulières ; mais, l'architecte a eu tort
d'élever sa décoration sur des piédestaux qui embarrassent
la nef, d'avoir surchargé les pilastres d'un trop grand enta-
blement et d'avoir donné au chœur une forme à trois pans,
avec des pilastres placés dans les angles, ce qui offre un
coup-d'ceil choquant pour les connaisseurs. »
Mimerel avait arrangé la décoration de cette façade avec
beaucoup de grandeur et de la manière suivante :
Au-dessus de la principale entrée de l'église et dans le
tympan ménagé sur cette porte, ornée encore aujourd'hui
de deux palmes en sautoir, d'une exécution très-remarquable,
était placé un groupe en ronde bosse, représentant Nolre-
Dame-de-Pilié ; son fils mort était étendu sur ses genoux
et elle le pressait dans ses bras. En 1652, M. Jean Girardod,
recteur sortant, avait fait exécuter, à ses frais, ce bas-relief
pieux.
Le milieu de l'immense demi-rosace, éclairant par la fa-
çade le fond de la grande nef, était occupé par une splen-
dide fleur de lis, accompagnée à droite et à gauche de
meneaux s'arrondissant en volutes et formant ainsi de très-
belles divisions pour une vitrine de verre de couleur.
Enfin, le fronton de l'église était rempli par les armes
accolées de France et de Navarre, timbrées de la couronne
royale et soutenues par deux figures aux ailes déployées ;
interprétation un peu prétentieuse des deux anges servant
autrefois de support aux armoiries de la maison de Bourbon.
Ces doux écussons formaient le centre d'où s'échappaient
deux grosses guirlandes de branches de chêne et de fleurs ;
ils étaient entourés des deux grands colliers des ordres de
Saint-Michel et du Saint-Esprit.
Celte décoration, en général mal dessinée et dans les détails
de laquelle l'artiste avait trop vu le beau à sa manière,