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i80 HISTOIRE DES BOURGUIGNONS. Gondebaud s'enfuit jusqu'à Avignon ; comme la ville était forte, il se prépara à en soutenir le siège, 501. Clovis fit ses dispositions d'attaque, tandis que Godegisèle triomphant alla jouir de son triomphe dans Vienne. Déjà les Francs avaient tenté inutilement plusieurs assauts meurtriers pour eux, et Clovis prévoyait qu'il ne s'emparerait de la place qu'après de longs et pénibles travaux qui rebuteraient ses troupes; lorsque Gondebaud, persuadé par un de ses conseil- lers , promit de se reconnaître tributaire du roi des Francs , s'il voulait entrer en accommodement. Clovis accepta le tribut offert, laissa 5,000 guerriers à Vienne pour soutenir son allié Godegisèle , augmenta son propre royaume de quelques places (1), et retourna dans ses États. Dès que Gondebaud se vit débarrassé de Clovis, il ne songea plus qu'à se venger de son frère; il rassemble ses troupes dans Lyon et vient l'assiéger dans Vienne. Les populations furent fidèles à l'appel de Gondebaud, qui avait défendu l'honneur national et abandonnèrent Godegisèle. Celui-ci, se voyant pressé, fit sortir de la ville toutes les bouches inu- tiles. Parmi ces infortunés bannis, se trouvait un vieillard qui était chargé de la réparation d'un aqueduc. Il vint trou- ver Gondebaud, et lui proposa d'introduire ses troupes par le passage souterrain. Les Bourguignons, guidés par cet homme, entrent dans le canal, soulèvent avec des leviers de fer une grosse pierre qui en fermait le soupirail, et, péné- trent dans la ville. lisse rendent maîtres des rues, et sonnent les trompettes, signal qui annonce à Gondebaud de faire donner l'assaut aux portes. Vienne fut prise en un instant; tous les sénateurs qui avaient suivi le parti de Godegisèle furent mis à mort ; et ce chef lui-même, réfugié dans une église, y fut massacré (2). La garnison franque, que Clovis (1) Dom Bouquet. Chorier. (2) Menestricr. Sismondi, Grég. T. Frédégaire. i