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                        AU MOYEN-AGE.                      469

 aujourd'hui. Le progrès matériel provoque ou annonce des
 besoins nouveaux ; l'initiation aux idées et aux institutions
 politiques surexcite les passions, et l'ambition rend malheu-
reux ceux-mêmes qui possèdent tous les éléments du bon-
heur.
    Quel est, par exemple, le pays où l'on fasse aujourd'hui
au colon partiaire des avantages supérieurs à ceux stipulés
dans la charte 43 en faveur de Rodolfe et des siens ? Ils
reçoivent, dans le voisinage de Mouhy, au dessous de
Chamay-les-Mâcon, une concession de terrain propice a la
vigne, a la condition qu'ils le planteront, de telle sorte que,
dans cinq ans, cette vigne soit en bon rapport. Le colon
 seul en jouira pendant les cinq ans, après quoi la vigne sera
partagée entre les chanoines qui jouiront du revenu d'une
moitié, et Rodolfe et son fils qui jouiront de l'autre tant
qu'ils vivront. Après leur mort seulement, les chanoines
rentreront dans leur propriété. Cette disposition n'est pas
un fait isolé; c'était alors un usage universel; et nous le re-
trouvons dans les chartes 285, 290, 297, 303, etc.
   « Le clergé, dit M. Guérardfp. 44), défrichait la terre,
« et peuplait les déserts de colons ; et comme son administra-
« tion était, en général, régulière et paternelle, une foule de
« personnes renonçaient à leurs biens et souvent a leur
« liberté, et accouraient se ranger sous les lois des églises
« et des monastères. » Notre cartulaire en offre un très
grand nombre d'exemples.
   Ainsi, (en. 27) voyons-nous un homme nommé Humbert,
venir se jeter aux genoux de l'évêque Adon, et solliciter
pour lui et pour ses fils la faveur d'être admis au rang des
Colons du Chapitre de Saint-Vincent. On leur concède, à vie,
une vigne a Avenas, a la condition de payer, chaque année,
h la Saint-Vincent, un cens de six deniers.
   Vendranus (ch. 436 ), du consentement de ses parents et