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HISTOIKE BE NANTUA. 4ll . sentir dans quel oubli cette dépouille fut laissée par les hommes! Quelle page saisissante que celle qui retracerait toutes les causes de ce délaissement et de cet oubli ; qui dirait les factions se déchirant a l'envi dans la Neustrie, dans la Bour* gogne, en Allemagne et en Italie ; qui dirait tous les trônes alors disputés et croulants, toutes les institutions ébran- lées , et ces ébranlements préparant une ère nouvelle, l'ère de la féodalité absolue ! Le grand édifice élevé par Charlemagne, jusque là soutenu par son ombre majes- tueuse et révérée, craque et tombe dès que fut éteinte la vie de Charles-le-Chauve dont les restes mortels gisaient dans le monastère de Nantua; roi d'une bouillante activité, mais sans grandeur, qui ne fit que préparer et amonceler des ruines, lorsqu'il crut pouvoir saisir l'épée de son aïeul, trop lourde pour ses mains débiles. Et tous ces événements eurent leur premier retentissement en Italie, dans cette terre éternellement a l'ordre du jour, terre toujours remuante et toujours désolée, toujours en proie aux agitations intestines d'où ne sortirent jamais qu'impuissance et périls. Mais n'oublions point que nous n'avons à nous occuper ici que d'une humble question de dépôt des restes de Charles- le-Chauve dans le monastère de Nantua, et hâtons-nous de revenir à notre modeste sujet local. D'intéressantes discussions ont été soulevées pour savoir si le Brios où, suivant les Annales de Saint-Bertin, est mort Charles-le-Chauve, est le village de Brion, près de Nantua, ou celui de Briord, dans l'arrondissement de Belley. M. De- bombourg n'hésite pas a se prononcer pour le village de Brion, d'après l'opinion de M. de Lateyssonnière (3). En 1836, Mgr. Billet, alors évêque de Saint-Jean-de- Maurierme. aujourd'hui archevêque de* Chambéry, adressa h