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                        HISTOIRE DE NANTUA.                          377

   Le faussaire a placé dans la région de Nantua une ville
épiscopale du nom à'Ozindis et un évêque du nom de
Mummulus ; comme si jamais, dans notre contrée, il y avait
eu un évêché et un évêque de ce nom.
   Puis, par un singulier amalgame et une singulière confu-
sion, il avance que la prétendue ville d'Ozindis a été détruite
par les Sarrasins, les Goths et les Vandales. Ces deux der-
niers peuples n'ont jamais paru dans la contrée de Nantua.
   Quand le moine de Nantua s'écarte de l'œuvre de Baude-
mont, c'est pour tomber dans des erreurs grossières. Suivant
lui, saint Amand construisit le monastère de Nantua, dans le
territoire qui lui avait été donné par Childéric II, fils de
Clovis, aux temps des empereurs Maurice et Phoeas.
Mdificavit cœnobium             temporibus inilur Maurilii et
Phocœ Cœsarum. Or, Maurice fut tué par Phoeas, en 601,
Phoeas fut tué par Héraclius, en 610, et Childéric II n'est
venu au monde que vers 655.
   Lorsqu'un document porte ainsi avec soi, comme la
Légende de Nantua, tous les caractères du faux, ne serait-ce
pas risquer d'affaiblir l'évidence de la fausseté que de s'atta-
cher davantage à la démontrer ?
   Aussi, un semblable document est-il repoussé parles plus
graves autorités, par le P. le Cointe (1), par Mabillon (2),
par les Bollandistes (3), et par le Gallia Christiana (4).
« L'auteur de la fabuleuse Légende que Guichenon a extraite
du Cartulaire et du Bréviaire de Nantua, dit le P. le Cointe, a
confondu Nantua avec Elnon, le monastère de Nantua qui est
entre Lyon et Genève, avec le monastère d'Elnon, situé au


  (1) Annales ecclesiastici Francorum, Paris, 16T8, III, 795.
  (2) Annales ordinis S. Benedicti, Paris, 1713-39, I, 373 et 461.
  (3) Acta Sanctorum, VI februarii, Anvers, 1658. I.
  (4) Voir ultima editio. Paris, 1728, IV, 215,