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LE CHATEAU, LA CHAUMIÈRE ET LE LUXE. Le bonheur est dans l'équilibre du désir et du pouvoir. Aux flancs d'une agreste colline, Un vieux château, dont l'origine Se perdait dans la nuit des temps, Elevait noblement ses gothiques tourelles, Où se perchaient les hirondelles, Quand revenaient les beaux jours du printemps. De grands chênes couvraient, de leurs bras gigantesques, Ses créneaux dentelés, par dix siècles noircis. De ses pieds jaillissaient, mobiles arabesques, Des eaux qui promenaient leurs reflets pittoresques, Tout à travers les prés fleuris. Jamais ce vieux manoir n'avait changé de maître : Lorsque venait à disparaître Le chef de la maison, par les ans accablé, Le vide qu'il laissait soudain était comblé , Dans l'un de ses enfants on le voyait renaître. La paix et l'union habitaient ce séjour. On n'y rencontrait point la fiévreuse opulence Qui veut briller, ne fût-ce qu'un seul jour ; 23*