Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
3b4                SUR UNE INSCRIPTION ROMAINE
dont les conseils firent, dit Capitolin, d'un enfant obscur un
empereur des plus remarquables par ses actes, ne nous a transmis
que son surnom et encore, grandement défiguré. Zozime l'appelle
Timesicles, et Capitolin, Misithée ; et il rapporte une inscription,
la même peut-être que celle du recueil de Gruter, où il a ce même
nom de Misithée, dont la signification est : qui déteste Dieu.
   L'inscription de Lyon prouve que ce personnage se nommait
Timesithée, qui honore Dieu, et elle donne en outre tous ses noms;
il s'appelait, comme nous l'avons déjà dit, C. Furius Sabinius
Aquila, Timesitheus. L'inscription de Lyon prouve encore que la
femme de Gordien IIl,rimpératriceTranquillina se nommait Sabinia
du nom de son père Sabinius et non pas Sabina comme on l'écrit
ordinairement. Depuis que Ménestrier a publié cette inscription,
depuis que Spon l'a reproduite, depuis surtout qu'Eekhel et For-
cellini ont fait à propos de cette même inscription les remarques
que je viens de faire, il ne devrait plus être permis de se trom-
per sur les noms du beau-père et de la femme de Gordien III. Et
cependant Orelli et son continuateur. M. Henzen n'en persistent
pas moins à appeler la femme de Gordien, Furia Sabina Tran-
quillina au lieu de Furia Sabinia Tranquillina, et les traducteurs
de l'histoire d'Auguste des éditions Panckoucke et Nizard n'en
continuent pas moins, à l'exemple de Mionnet, à écrire Misithée
et à s'étonner à bon droit de l'invraisemblance et de l'étrangeté
d'un tel nom.
   Quant à l'inscription de Gruter qui paraît être la même que celle
qui, d'après Capitolin, accompagnait un quadrige que le peuple
romain avait décerné à Timesithée au retour del'expédition contre
les Perses, où l'Empereur commandait en personne, il ne faut pas
oublier que Gruter lui-même prévient que le marbre qui la porte
était cassé d'ancienne date (1) ; et rien n'empêche alors de penser
que les deux premières lettres du surnom ont été emportées avec
la partie du marbre qui manque et qui devait contenir tous les
noms rappelés ci-dessus. Il faut bien d'ailleurs qu'il en soit ainsi
en présence du double et formel témoignage de l'inscription de

  (1) Gruter, n° 459. Uomae, infracto lapide jam sufc manu lapidicidae.