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312 COMPTE-RENDU DES TRAVAUX de la politique vous l'avez encouragé à vous continuer ses communications. Je dois dire cependant que la politique reste toujours étrangère a vos discussions et que vous ne vous en occupez qu'incidemment, lorsqu'elle se rattache à la morale ou pour réfuter des principes subversibles des lois éternelles de la société. C'est ainsi que vous avez entendu avec une sym- patique attention une lecture faite par M. Gilardin et qui porte pour titre : Lettre à un ministre du culte sur un ouvrage nouveau intitulé De la Justice dans la Révolution et dans l'Eglise (1). Dans cet écrit, votre honorable confrère, avec une dialectique puissante et des raisonnements précis qui portent avec eux la conviction d'où ils émanent, fait une sévère justice des théories d'un sophiste habile, mais dont toute la science repose sur des sillogismes à prémisses con- testées, desquelles il tire des déductions en apparence logi- ques, pour arriver à des conséquences qui ne tendent rien moins qu'à saper les bases de la religion, de la morale et de la société. De la société! c'est d'elle aussi que s'occupait avec solli- citude, dans cette enceinte, un autre orateur, non pour la pervertir mais pour la moraliser. Le nom de M. Bonnet est sur vos lèvres, et son discours sur TJ oisiveté de la jeunesse dans les classes riches est resté dans votre mémoire. L'ap- parition de ce discours fut un événement, ses principales pensées et de longs fragments en ont été reproduits jusque dans les journaux politiques. L'on comprend que ce sujet, traité exclusivement sous le point de vue de la morale et de l'économie politique, devait donner lieu h diverses appré- (1) Ce travail de M. Gilardin, par un sentiment exquis de délicatesse de la part de son auteur, ne sera pas imprimé et ne recevra que cet éclair de publicité.