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CHRONIQUE LOCALE. Le bal donné le 19 février par M. le Sénateur, dans les nouveaux appar- tements de l'Hôtel-de-Ville, n'a pas été seulement remarquable par l'éclat des toilettes, le nombre des invités et l'habile organisation de la fête ; il a été regardé comme un événement dont les chroniqueurs conserveront la date ; c'était la première fête donnée dans notre vieux palais municipal depuis qu'il est devenu la brillante résidence de l'autorité départementale. Si nous venons trop tard pour décrire les magnificences de celte soirée, nous devons du moins, comme historien, en consacrer le souvenir. — L'Académie avait annoncé, pour le mardi 15 février , une de ces séances publiques dont la société lyonnaise devient de jour en jour plus avide. Dès cinq heures du soir, la salle était envahie par des dames élé- gantes , des messieurs curieux et empressés ; tous accouraient à une réu- nion qui promettait un vif intérêt ; hâtons-nous de dire que l'attente a été dépassée. Pendant une heure, M. Sauzet, président de l'Académie , a tenu en suspens cette foule. Nous donnons, dans ce numéro, la brillante improvisation du grand orateur, mais si on retrouve fidèlement reproduites les pensées et les paroles , la lecture ne peut remplacer ni l'éloquence du geste, ni l'ampleur et la vibration de la voix, ni cette communication sym- pathique et vivante qui s'établit bientôt entre celui qui parle et ceux qui écoutent. Après M. Sauzet, M. Rougier a eu le talent de fixer l'attention et de se faire applaudir en rendant compte des travaux de l'Académie. Nous donnons en entier le discours de M. Tisseur, travail sérieux, élégam- ment écrit, mais dont, vu l'heure avancée, le récipiendaire sautait de longs passages au grand détriment de son œuvre. Il était dix heures quand M. de Laprade a lu , au milieu d'enthousiastes applaudissements , la pièce qui commence ce numéro, et qui, consacrée à la ville de Lyon, a été re- produite immédiatement par tous les journaux. — Jasmin, le poète méridional, au cœur aussi généreux qu'à l'imagina- tion brillante et inspirée, a donné des séances qui lui ont valu, à lui des ovations, à l'église , pour laquelle il voyage, des sommes que nous vou- drions savoir encore plus considérables. Son passage à Lyon a réveillé toutes les sympathies de notre ville pour la poésie, et le poète a payé l'hospilalité qu'il a reçue par plusieurs pièces de vers que tout le monde a déjà lues et applaudies. — Madame Van Den Heuvel et Renard, les concerts de M. George Hainl, de la Fanfare Lyonnaise , de M. Pontet, de MM. Aimé Gros et Wiereck, voilà les préoccupations de notre ville, au grand étonnement d'un Piémon- tais de nos amis qui croyait que toute l'attention des Lyonnais devait se concentrer sur son pays. Dieu merci, la guerre n'esl pas à nos portes, et nous pouvons encore penser à Rossini et à Mozart. —L'ouverture du marché couvert des Cordelicrs est définitivement fixée au mardi 15 mars courant. — Les réparations du quai Saint-Antoine touchent à leur fin, on pose les marches en pierre de taille qui séparent la promenade de la chaussée. A. V. Aimi; VINGTRIISIER, directeur-gérant.