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                   RÉPONSE A M. L'ABBÉ ROUX.                     233
c'est là le seul passage de mon livre qu'il approuve ; et vous
voyez dans quels termes. C'est peu encourageant ; mais enfin
c'est quelque chose, et je l'en remercie.
   Quant au nom de Forus, pour rien au monde il ne voudrait
l'accepter. Je conçois cela ; il combat ici pro aris et f'ocis : le
seul livre qu'il ait écrit est fondé sur l'orthographe de Forum.
Voyons quelles sont ses raisons.
   J'ai dit que le nom latin de Feurs était Forus, qui, pour tout
philologue, explique parfaitement la forme du nom actuel de
cette ville ; et, en effet, il est ainsi écrit sur tous les monuments
où il se trouve au nominatif, ce qui est assez rare, j'en conviens,
parce que ce n'est pas le cas habituellement employé dans le
discours. Pourtant j'en cite des exemples du quatorzième siècle,
du dixième, du deuxième même. M. Roux, qui n'en peut produire
aucun pour l'orthographe de Forum, s'écrie : « Comment,
« Monsieur, vous récusez le témoignage des manuscrits quand
« ils vous font lire Segusiani, que vous ne voulez pas, et vous
« l'acceptez quand ils vous présentent Forus, que vous vous êtes
« promis de faire adopter ? » (p. 512).
  Où donc M. Roux a-t-il vu que les manuscrits me donnaient
tort dans la question du nom des Ségusiaves? J'ai prouvé au
contraire que presque tous les manuscrits anciens étaient favo-
rables à la nouvelle orthographe, et cela est si bien reconnu, que
M. Roux le constatait déjà dans ses Recherches (p. 5) : « Le
« témoignage des manuscrits est-il opposé au témoignage des
« monuments? M. Rernard a démontré le contraire. » Si j'avais
déjà démontré le fait dans mes Origines du Lyonnais, à plus
forte raison l'ai-je démontré dans ma Description du pays des
Ségusiaves, où j'ai produit de nouveaux témoignages ; mais nous
avons vu que M. Roux n'avait pas jugé utile de lire mon livre pour
en rendre compte. Je conviens avec lui que les manuscrits
n'ont pas autant d'autorité qu'en aurait un monument épigra-
phique contemporain; mais M. Roux ne peut pas plus produire
des uns que des autres ; il est obligé de se rabattre sur la
croyance universelle (p. 511). Une erreur, quelque universelle
qu'elle soit, n'en est pas moins une.erreur, et, le jour où elle