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                   ALLOCUTION DU PRÉSIDENT.                  193
rent les derniers flambeaux des lettres mourantes ; saint
Jérôme enseigna la philosophie ; saint Thomas fut l'ange
de l'école, et Bossuet, le dernier de tous les pères, siégeait
à l'Académie française.
   Cette grande Académie, fille chérie de Richelieu,filleadop-
tive de Louis XIV, type et modèle de toutes les autres, n'a
jamais séparé l'honneur de bien dire et le bonheur de bien
faire. C'est dans son enceinte que se décernent a la fois
les prix de poésie et les prix de vertu.
   Elle couronne le brillant lauréat de la scène française et
l'humble servante de la pauvre chaumière] sa voix proclame
les noms qui ont déjà trouvé la gloire du beau et ceux qui
avaient voulu garder l'obscurité du bien. Elle consacre les
uns, elle révèle les autres, elle les immortalise tous dans
ce beau langage qu'elle confie a ses esprits d'élite , et dont
elle fait la plus touchante parure de ses plus splendides
solennités.
   J'entends encore l'illustre maître de ma jeunesse , le
secrétaire-perpétuel de l'Académie Française, faire jaillir
tour à tour, de sa merveilleuse parole, les plus douces larmes
du cœur, les plus radieux éclairs du génie.
   Ainsi la vertu inspire l'éloquence, et l'éloquence, à son
tour, fait germer la vertu ; il se fait, entre les nobles paroles
et les généreuses actions, un perpétuel échange dont les
Académies sont les arbitres et les modèles. Elles exercent
tout ensemble une magistrature et un sacerdoce. On
est avide de les écouter, fier de leur appartenir ; car elles
possèdent les deux plus grandes puissances du siècle , la
Parole et l'Exemple. Elles enseignent les deux plus grandes
richesses de tous les siècles : la Science et la Vertu.




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