page suivante »
ALLOCUTION DU PRÉSUMENT. 187 philosophie de la religion, quelques autres voudraient isoler la religion de la philosophie, Et cependant,la philosophie qui s'isole de la religion, n'est guère pour l'humanité qu'une e'trangère,ignorant son origine, cherchant sa route, au lieu de la montrer, proposant de* énigmes au lieu d'apporter des symboles, ébranlant1 tout, sans rien fonder. C'est un arbre sans racine, sans fleurs, sans fruits. La terre manque sous ses pieds, Aventureuse et impuissante tout ensemble, elle creuse des vides qui deviennent des abîmes, elle amasse des nuages qui devien- nent des tempêtes. D'autre part, il est des esprits ombrageux, qui voudraient rendre la philosophie responsable des témérités, du philo- sophisme; loin de lui tendre une main fraternelle, ils la repoussent vers le précipice, et, au lieu de diriger son flam^ beau, on dirait qu'ils aspirent à l'éteindre. Ceux-là décou- ronnent la religion d'une de ses plus précieuses auréoles, désavouent ses plus beaux génies, démentent ses plus grands saints, mutilent sa mission, déchirent son histoire, défigurent le doux et majestueux visage de l'Église, et méconnaissent jusqu'à son divin auteur, source de toute parole et de toute lumière. La vraie parole et la vraie lumière ne sauraient se laisser abaisser par de tels dédains, ni compromettre par de tels écarts. C'est à la chaire sacrée qu'il appartient de confondre les uns, de contenir les autres. La Providence lui a donné, de nos jours, assez de puissants interprètes, dignes de faire comprendre aux peuples la vérité de tous les temps et de com- prendre eux-mêmes les aspirations de leur temps. Cette époque a entendu de suaves entraînements et de sublimes inspirations qui prouveront à l'avenir que l'éloquence, comme la foi, ne meurt jamais dans l'Église.