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A LYON. Si j'ai conduit, souveut, la Muse loin des villes, Amoureux du désert et des sentiers secrets ; Si j'enlaçais, hier, dans mes loisirs tranquilles, L'olivier de Provence au chêne du Forez ; Si j'ai trop écouté l'esprit des solitudes ; Si, du sapin neigeux au myrte sans hivers, Krrant parmi ces bois où j'ai mes habitudes, J'ai perdïi tant de jours et glané tant de vers ; Si l'oiseau, tout trempé de brouillard et de suie, Cherche à baigner sa plume en un rayon vermeil ; Si pour verdir encore, après nos mois de pluie, Mes chansons et mes fleurs ont besoin du soleil... Ne croyez pas, amis, que sa douce lumière Soit seule à m'apporter la vie et la chaleur, Et que ma poésie, en sa sève première, Soit le fruit du printemps... et non pas de mou cœur ! Je n'ai pas tout reçu de la verte nature, Des champs et des forêts où je me plais encor, De l'Alpe au front d'argent, à la noire ceinture, Des jardins du soleil semés de pommes d'or, H