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26               NOTICE SUR BOSCAUY DE VILLE PLAINE.

le même ton. Aussi cette liberté qu'il avait établie chez lui,
rendait sa maison extrêmement agréable.
   Il avait toujours respecté la religion de ses pères et avait
su la faire respecter par ceux sur lesquels il avait quelque
autorité, C'était un mérite assez rare dans un temps où
l'esprit voltair-ien avait encore conservé tant d'empire. Il ne
pouvait surtout supporter ces froides railleries qui alors
étaient de mode et qui, aujourdhui, ne sont plus qu'une
preuve de mauvais goût.
   Après une carrière si honorablement parcourue, parvenu
àl'âge de soixante et dix anset demi, il fut enlevé subitement a
sa famille et a ses amis, le 28 décembre 1827. Sujet à de
fréquents accès de goutte, qui avaient toujours été inoffen-
sifs, le dernier n'inspira pas plus de crainte que les précé-
dents. Mais au moment où personne ne soupçonnait le
moindre danger, il fut emporté en quelques instants, par
une apoplexie nerveuse, suite d'une goutte supprimée. Le
vénérable curé de l'Assomption, M. Galard, lui avait donné
les derniers secours de la religion. Sa dépouille mortelle
déposée au cimetière du P. de La Chaize, reçut les honneurs
militaires. M. Dugas Montbel, membre de l'Institut, son ami,
prononça sur sa tombe un discours du plus touchant inté-
rêt et dont nous avons emprunté quelques passages.
   Si maintenant nous jetons un regard rétrospectif sur cette
vie si bien remplie, nous voyons qu'il ne dut rien au hasard,
mais tout à lui-même. Jamais personne ne justifia mieux
que lui ce vieil adage romain, conservé par Salluste (I), que
chacun est l'artisan de son sort. Si l'on ne voyait en lui
qu'un financier habile, on se tromperait étrangement. Il
rechercha, il est vrai, la richesse, mais ce fut pour en faire
part a tous les siens. N'ayant aucun goût pour le luxe,

     (t) LrHrrs b Chv   11.