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             NOTICE SUR BOSCARY DE VILLEPIAINK.                19

mettre la main sur lui, personne n'osa tenter l'aventure. Ces
braves gens trouvèrent plus prudent de faire venir de Paris
un détachement de l'armée révolutionnaire composé de cin-
quante hommes qui arrivèrent lematin au château de Romaine,
mais le propriétaire était déjà dans les bois. Prévenu à temps,
il leur échappa et alla se réfugier chez un de ses fermiers, k
Villepinte, sur la route de Meaux. Un marchand de vin de
Beaujeu, ancien militaire avec lequel il était lié, parvint,
non sans peine, a pénétrer jusqu'à lui, tant on était sur ses
gardes, dans la crainte des traîtres et des espions. Après lui
avoir founi le moyen de se déguiser en garçon de marchand
de vin, il le conduisit dans le Beaujolais. A l'aide d'un faux
passeport et toujours bien déguisé, M. Boscary se rendit k
Lons-le-Saunier sachant qu'il y trouverait des facilités pour
passer en Suisse.
    Arrivé dans cette ville,il se présenta chez une marchande de
bas qu'on lui avait indiquée commeayant déjà fourni des guides
à plusieurs Lyonnais forcés de s'expatrier. Après avoir fait
l'emplette de quelques paires de bas, dont il n'avait nul besoin,
il s'ouvrit à la marchande sur le service qu'il en attendait ; mais
cette femme craignant sans doute d'avoir affaire k quelque
traître lui répondit qu'elle ne savait ce qu'il voulait dire et
que jamais elle ne s'était mêlée de services de cette nature.
M. Boscary étant parvenu cependant k la rassurer, elle lui
dit alors de descendre dans la rue, et qu'avant une demi-
heure il verrait passer une femme avec un panier sur la tête.
« Vous ne lui parlerez pas, ajouta-t-elle, vous vous conten-
« terez de la suivre a cinquante pas de distance ; elle vous
« conduira dans un endroit où vous trouverez des guides. »
Transporté de joie, M. Boscary crut donner un témoignage
de sa reconnaissance à cette femme, en lui offrant de l'ar-
gent. Je suis assez payée, lui dif,-el!e, par le petit bénéfice
que j'ai fai( sur le prix des bas que je viens de vous vendre,