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LE PÈRE DE LA CHA1ZË. 507 quence et une suite naturelle de ces diversss mesures. Les Lettres de Pascal avaient été censurées à Rome, le 6 septembre 1657, dans la congrégation générale de la Sainte Inquisition, par le Pape Alexandre VII. Le 7 septembre 1660, elles furent également cen- surées , par les Evoques et les docteurs de la Faculté de Paris, comme hérétiques et « n'épargnant ni le Pape, ni les Evêques, ni le Roi, ni les principaux ministres d'Etat, ni la sacrée Faculté de Paris, ni les Ordres religieux. » Enfin , un arrêt du Conseil d'Etat du 23 septembre 1600, con- damna l'édition latine de ces Lettres, donnée par Nicole, « à être lacérée et brûlée à la Croix du Tiroir par l'exécuteur de la haute justice. » Malgré le succès qu'avaient obtenu les Provinciales, un grand nombre de jansénistes s'étaient peu à peu décides à signer le formulaire, tout en faisant des réserves mentales sur la question de fait. En 1668, il ne restait plus, dans le haut clergé, que quatre Evêques qui eussent refusé de remplir cette prescrip- tion. Afin de ramener la paix dans l'Eglise si longtemps agitée, plusieurs de leurs confrères les engagèrent à se soumettre ; ils y consentirent, mais leur soumission, au fond, ne fut qu'une feinte, car après avoir signé le formulaire, ils firent mention ex- presse , dans des procès-verbaux destinés à rester dans leurs archives , « qu'au regard du fait, l'Eglise n'oblige qu'à une sou- mission de respect et de silence. » Le Pape Clément IX, convaincu de leur sincérité, se contenta de la souscription sincère, sans les obliger à rétracter les mandements dans lesquels ils avaient fait appel à la résistance de leurs diocésains. Les historiens ont nommé cet arrangement la Paix de Clément IX. Louis XIV, de son côté, n'avait rien négligé pour que cette paix fût durable. Il avait rendu ses bonnes grâces à plusieurs Jan- sénistes de haute condition, et entre autres à Arnauld. Ce fut alors que plusieurs Jésuites, désireux de maintenu dans l'Eglise un calme qui n'existait qu'à la surface, proposèrent aux chefs de la secte des conférences pour tenter de les ramener H la saine doctrine. En cela, les Jésuites, qui avaient tant à se plaindre, faisaient preuve, on en conviendra, d'un esprit de