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4'%                    LE VÈKE DE LA CI1A1ZE.
Chef suprême de l'Eglise, n'avaient cessé de prêcher aux peuples
l'obéissance qu'ils doivent aux souverains légitimes. Ils eurent
donc aussi pour adversaires irréconciliables les Parlements tout
imbus des maximes gallicanes et de doctrines politiques aussi
étroites au fond qu'illégitimes dans leurs principes et leurs
causes.
   Enfin, les Jésuites avaient donné une impulsion nouvelle aux
idées en introduisant l'ecclectisme dans l'enseignement, en per-
fectionnant les méthodes d'éducation ; c'en fut assez pour leur
attirer les jalousies ombrageuses et l'animadversion de Y Uni-
versité qui ne jurait encore que par Aristote (1).
   Entourée de tels ennemis, la Compagnie de Jésus ne put jouir
en paix de la position qu'elle avait conquise. Plus on la voyait
puissante et respectée, plus on mit d'animosité et de persévé-
rance à préparer sa ruine.
   Aucun Ordre religieux ne fut en butte à des manœuvres plus
déloyales, ne fut attaqué avec des armes plus perfides. Depuis
la création de l'Institut, les Missionnaires de la Compagnie de
Jésus avaient péri par milliers en portant au milieu des peuplades
sauvages la parole de vie ; ils avaient inscrit sur tous les points
du globe le nom du Christ avec leur sang ; leur discipline inté-
rieure était aussi sévère que leurs mœurs ; et il suffit de quel-
ques propositions abstraites, de quelques erreurs d'un petit
nombre de leurs casuistes, perdues dans d'énormes volumes qui
n'étaient point destinés au public, et par conséquent sans grand
danger, pour que l'on bâtit contre eux l'accusation de professer
une morale corrompue.
   « Les Jésuites ont eu, comme les autres religieux, des ca-
suistes qui ont traité le pour et le contre des questions au-
jourd'hui éclairées ou mises en oubli ; mais, de bonne foi, est-ce
par la satire ingénieuse des Lettres Provinciales qu'on doit juger

   (1) Voir l'Histoire, de l'Instruction publique, par M. Vallet de Viri-
villo, qui tout en se montrant l'adversaire des Jésuites n'hésite point à les
présenter comme les vrais réformateurs de renseignement au XVIe et
au XVIIe siècle.