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               NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.             467

mense appartenant à toutes les classes, a toutes les opinions
de la société, revint a la Préfecture, où, parlant au nom de
tous, il lut à M. de Lezay l'adresse suivante :
         « Monsieur le Préfet,
     « Les habitants de la ville de Blois, justement alarmés
«    d'une résolution que votre délicatesse vous a, dit-on,
«    suggérée, se sont unanimement réunis pour vous supplier
«    de continuer des fonctions qu'ils regardent comme indis-
«   pensables au maintien de l'ordre et de la tranquillité pu-
«   bliques ; ils insistent, avec d'autant plus de force et de
«    confiance, que votre retraite pourrait entraîner celle d'un
«   grand nombre de fonctionnaires, qu'elle laisserait la popu-
«   lation livrée a elle-même, et qu'il pourrait en résulter des
«   conséquences incalculables. Votre présence contient les
«   partis, modère les passions.
    « Qui pourrait, Monsieur le Comte, vous déterminer à
«   repousser nos instances ? L'honneur, la fidélité peuvent-
«   ils souffrir des soins que vous donnerez au salut d'un
«   département entier?
    « Nous vous avons été confiés dans un temps calme,
«   nous abandonnerez-vous au milieu de l'orage?
    « Il y a de l'honneur a rester h son poste, alors qu'il s'y
«   trouve du danger, alors qu'on peut prévenir tant de maux.
    « Entendez notre voix !..., etc. »
  Emu par ces paroles, par les démonstrations de l'as-
semblée , le préfet, en quelques mots touchants, fit entendre
qu'il cédait au vœu général, et que son ambition la plus
chère serait de consacrer le reste de sa vie au pays qui lui
témoignait tant d'estime et de confiance.
  Dans les jours qui suivirent, un grand nombre de com-
munes du département se hâtèrent d'envoyer leur adhésion
au vœu manifesté par la ville de Blois.