page suivante »
4î)0 DE I,'UNITÉ DE I/AME PENSANTE actions et même les affections de toute sorte qu'il donne a ce prétendu signe algébrique (1). « Le principe vital de Barthès, dit spirituellement M. Peisse, ne me paraît être qu'un dé- membrement de l'âme stahlienne, il l'a coupée en deux et a ensuite adjugé à chacune de ses deux moitiés une partie des attributions et des pouvoirs qu'elle cumulait primitive- ment (2). » Mais j'ai hâte d'abandonner les médecins pour revenir aux philosophes, ne voulant traiter la question, je n'ai pas besoin de le dire, qu'au point de vue métaphysique, et psychologique, et non au point de vue physiologique et médical. Sans m'arrêter aux quatre âmes dont Bernardin-de-Saint- Pierre gratifie l'homme dans ses Harmonies de la nature (3), je passe à Maine de Biran. 11 semble que Maine de Biran , cet observateur si profond de la conscience, en restituant à l'âme la force essentielle ou la causalité efficiente, dont elle avait été dépouillée par Descartes, aurait dû lui restituer aussi, avec Leibniz, les fonctions de la vie. Mais, après avoir mis en si grande lumière que l'âme ne nous est donnée par la conscience que comme cause, il est tombé dans cette grave erreur de croire que la cause ne nous est donnée que dans le vouloir, en d'autres termes, il a confondu, il a iden- tifié l'âme avec la volonté. C'est ainsi que Maine de Biran a restreint, plus encore que ne l'avait fait Descartes lui- même, le domaine des actes de l'âme. 11 en retranche, en effet, non seulement tous les phénomènes dont nous n'avons pas conscience, mais encore tous ceux dont nous avons conscience, s'ils ne sont pas marqués du cachet de l'activité volontaire et libre. C'est ainsi qu'il attribue à une cause irré- (1) Voir La Vie et l'Intelligence, par M. Flourens, in-12 , 1858, chap. VII, ï" partie. (2) La Médecine et les médecins, 1 e r vol., p. 283. (5) L'âme élémentaire, l'âme végétale, l'âme animale, l'âme céleste.