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422                          BIBLIOGRAPHIE.
dernier refuge des idées provinciales. « Lyon, autrefois ville simple ,
laborieuse , économe, où prédominaient le bon sens, l'idée traditionnelle,
l'horreur pour le charlatanisme et les modifications rapides, la résistance à
l'envahissement des mœurs parisiennes, contre-partie frappante des mœurs
lyonnaises ; Lyon, qui présentait dans sa vie, l'union si constante des quatre
conditions morales, indispensables à la félicité; l'esprit de foi, l'esprit
intime du foyer domestique, l'esprit de devoir, l'esprit de travail ;      Lyon,
commence à devenir mobile, à recevoir, dans une mesure qui a ses périls,
l'influence de la mode et du luxe, et à courber sa tête séculaire sous ce
niveau commun d'alignements modernes, de toilettes et de mœurs que lui
amène le courant du nord et qui en fera comme une sorte de décalque de
Paris. Le vieil accent, les vieux respects, les vieilles coutumes s'affaiblissent,
et bientôt peut-être l'enfant de Lyon n'aura plus de lyonnais que le nom.
La ville la plus réfractaire et la plus rebelle l'endroit des changements,
la plus ferme dans ses allures, s'est engagée dans les voies de l'instabilité
et des innovations
    L'on me pardonnera bien de regretter un peu, pour cette métropole, son
type si largement dessiné, sa physionomie si distincte de toutes les autres.
Toutefois je l'espère, on aura beau faire pénétrer à Lyon les idées étran-
gères*          toujours le vieux génie lyonnais conservera un reste de sève
sous la faible écorce que lui laisseront la régénération et le progrès Le
patriotisme local, sauve-garde du patriotisme national est, dans ce pays,
si profondément empreint, qu'il sera bien difficile de l'effacer. »

   « Du passé moral de Lyon, il reste quelque chose. Les faiseurs d'embarras
et de grimaces y sont moins nombreux ; la politesse y est moins étudiée, le
charlatanisme moins effronté, la manière de se conduire plus conforme aux
instincts naturels qu'à Paris. »

   « On n'a pas encore, à Lyon, adopté le baragoin de Paris, le grassayement
ridicule, la vocalisation saccadée, inintelligible, les A affublés d'un accent
circonflexe sans fin. — La niaiserie du Dame / répété à satiété. L'accent
lyonnais, qui, sans doute s'altère de nos jours, est harmonieux et cadencé.
La phrase, à Lyon, sort nette avec la prononciation de toutes les lettres
composant les mots. La période         se développe large, lente, avec la
majesté romaine , syllabéc , musicale, avec beaucoup de nombre et une
grande plénitude de sons. L'accentuation accuse toutes les valeurs, fait
sentir"toutes les lettres et n'a pas de terminaisons brèves; elle semble
protester contre VÉ muet et les diphthongues qui concourent si puissament
à rendre noire langue anti-lyrique et sourde,— !a langue populaire lyon-