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3S2 CHRONIQUE LOCALE. raents avec le soin et le talent qu'on lui reconnaît. Au milieu des morceaux qui avaient fixé l'attention , il en était un qu'on pouvait regarder comme hors ligne. Les Noces de Cana, grand Oratorio par M. Elwart, joué pour la première fois à Lyon, ont soutenu la réputation qu'elles s'étaient acquises à Paris, et les artistes lyonnais n'ont pas cru pouvoir mieux témoigner leur sincère admiration à l'auteur qu'en allant lui donner une sérénade à la mode italienne. M. Elwart a été touché des sympathies qui lui ont été té- moignées, et nous espérons qu'il en gardera le souvenir. — On comprend qu'après ces fêtes le public ait eu besoin de repos, et que MM. Nauwelaers et Smetkoren, malgré une habileté reconnue, et sur- tout M. Goria, malgré sa réputation, se soient trouvés victimes de la position désavantageuse que leurs faisaient leurs devanciers. CesMessieurs prendront leur revanche l'année prochaine, et nous saurons d'avance que nous avons des artistes de mérite à applaudir. — La Fille du Ciel, pièce d'auteurs lyonnais, dont la l r e représentation a eu lieu le 19 mars, sur notre première scène, a eu un succès plus grand encore que celui de la Lore-Ley, des mêmes auteurs. La musique spirituelle et légère de M. Luigini a parfaitement accompagné et rendu la pensée de M. Justamant; quant aux décors , ils égalent ce que Paris a de plus beau. Le ciel étoile, le jet d'eau, le palais, ont été accueillis par des bravos, l'a- pothéose par des applaudissements répétés. La pièce continue ses repré- sentations avec un succès dont tout le monde peut revendiquer sa part. — M. George Hainl, qui a pris décidément la ville de Bourg en affection, a encore donné un concert au Théâtre de cette ville et y a produit le jeune ef beau talent de sa fille, M lle Marie Hainl ; hâtons-nous d'ajouter que la société de Bourg a applaudi la jeune artiste, heureuse du triomphe qu'elle obtenait sous les yeux paternels. M. et M me Hustache, professeurs à Lyon, la Société Chorale de Bourg et des amateurs habiles, prêtaient leur bien- veillant concours à cette charmante solennité. —Les journaux de l'Ain continuent à s'égayer aux dépens des journalistes voyageurs qui, à propos de l'inauguration du chemin de fer de Genève, ont pris l'église de Brou pour l'Hôpital, ont découvert à Bourg un jardin botanique qui n'a jamais existé et confondant les noms, les dates et les cho- ses, ont écrit l'histoire à peu près comme M.Alexandre Dumas ses romans. — Les anciens abonnés de la Revue se rappellent quelques articles charmants de M. Béliard, dont la plume fine et spirituelle a plus d'un rapport avec celle de Sterne. Faut-il battre sa maîtresse ? est une délicieuse plaisanterie où l'on trouve autant de savoir que d'originalité. Les femmes marseillaises et les maris marseillais, sont empreints d'une gaîté pleine de malice ; enfin une Excursion dans le Midi (1844 et 1845) a été reproduite par plusieurs journaux de Paris et de la province. Nous sommes donc heureux d'annoncer, pour le prochain numéro, La prima donna, Nouvelle ou Esquisse de mœurs du même écrivain ; ce sera une bonne fortune pour nos lecteurs. A. V. Aimé VINGTRINJER, directeur-gérant.