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342                   EXJWSITIÔ» BE 1858.
disciples et continuateurs de l'école classique. Il a fait de cons-
tants efforts pour détourner les paysagistes de la voie vulgaire
où la plupart se sont engagés. Il a surtout prêché d'exemple ;
tous ses paysages ont un cachet de distinction et de poésie anti-
que vraiment remarquable.
   M. Paul Flandrin n'est pas le paysagiste de tout le monde. 11
ne peut être bien compris et bien apprécié que des esprits cul-
tivés. 11 est essentiellement l'artiste dont nous parlions au début,
qui invente son tableau plus qu'il ne le copie. Ce qu'il nous
représente ne peut pas exister ainsi ; et pourtant on en est
charmé. Il possède un attrait à lui qui attache et séduit
plus l'esprit que les yeux, et qui fait que plus on le con-
temple plus on veut l'admirer. 11 est classique dans toute
l'acception du mot ; ses paysages rappellent tout d'abord les
descriptions champêtres de Théocritc et de Virgile. Celui qui est
dans le livret sous le nom des Environs de Vienne [Dauphiné)
est dérobé à la vallée de Tempe. Son site des Environs de Mont-
morency ne fait-il pas souvenir de la fontaine de Blandusie, cé-
lébrée par Horace ?... Est-il possible de ne point prendre pour
une nymphe cette jeune fille nue, prête à se baigner ; et est-ce
autre chose que les lenes zephyrorum animœ qui courbent ces
branches dorées par le soleil et qui laissent apercevoir à travers
leur feuillage délié un pan de ce ciel trop bleu pour qu'il ne
rappelle pas le ciel de l'Italie ?...
  M. Paul Flandrin aime à renfermer ses paysages dans des ca-
dres étroits, mais ses admirateurs ne perdent rien à cette exi-
guïté, car nul n'a plus que lui le don de réunir autant de belles
choses dans un petit espace. Tous ses détails ont un fini rare ;
ses personnages, ses animaux sont parfaitement posés et des-
sinés. M. Flandrin traite le paysage avec le talent et la science
que son frère apporte dans ses peintures historiques ou reli-
gieuses. D'ailleurs, ce n'est point seulement en qualité de gen-
dre que M. Flandrin fait partie de la famille de M. Desgoffe,
mais c'est encore comme élève... pour ne pas dire comme rival.
  M. Flandrin n'est plus là?... je puis dire que Le soir en Bom-
bes de M, Antony Viot est le meilleur paysage de l'exposition,