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                     LE BON GENRE.

Il risquait simplement une légère entorse,
Je comprendrais un peu qu'un jeune évaporé
Tentât, sans réfléchir, de tomber sur le pré ;
Mais le bon genre ici sottement le convie,
Ainsi qu'un saltimbanque, à mettre en jeu sa vie,
Et ce tragique exploit d'une course au clocher
Excite les bravos du maître et du cocher.
Heureux, si l'insensé, roulant dans la poussière,
Rencontre le secours d'une pauvre civière,
Pour se faire porter au prochain hôpital !
Un instant, on plaindra cavalier et cheval ;
Mais le monde léger, qui patronne la fête,
Refuse d'enfermer le chagrin dans sa tête,
Et couvrant de nouveau le turf de ses paris,
Il songe en souriant à rentrer dans Paris.
Notre héros, enfin rétabli de sa chute,
Et tirant vanité de sa noble culbute,
Dans les salons du club reparaît comme un preux.
Chacun de le revoir fait semblant d'être heureux,
Et pour le consoler de sa mauvaise chance,
Les cartes font briller l'appât de l'espérance.
Le traitre lansquenet, qu'il choisit pour mentor,
Etale à ses regards un tapis couvert d'or :
« Écoute-moi, dit-il, et tu pourras sans peine
De cette belle proie enrichir ton domaine.
Quand tu verras venir les longues nuits d'hiver,
Alors, après dîner, autour du tapis vert,
Ne crains pas de braver les coups de la fortune ;
 Elle ne garde pas une longue rancune,
Et la veine à la fin, soumise à ton pouvoir,
Viendra réaliser un magnifique espoir. »

Nous savons trop souvent que le contraire arrive :


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