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 224           NOTICE SUR M. DK LEZAY-MAttNKSIA.

   face, mais troublée dans ses profondeurs par le bruit pré-
   curseur des orages.
      Ily parut, comme onle voit, avec unbagage des plus minces,
   avec un esprit a peu près inculte. En revanche, il portait le
  cœur haut placé et, dès ce temps même, joignait à des grâces
  naturelles l'heureuse recommandation d'un extérieur avanta-
  geux. Il arrivait a cette saison de la vie qui n'est plus l'en-
  fance et n'est pas encore la jeunesse; il avait 15 ans. Quel-
  ques mois après, par l'influence de sa famille, il obtint un
  brevet d'officier dans le régiment de dragons du nom d'Or-
  léans et fit ses premières armes en Bretagne où son corps
  tenait garnison. Les États de cette province, qui ne de-
 vaient plus se renouveler, étaient alors réunis ; il fut té-
 moin de leurs débats. Cependant, allumé par eux, le volcan
 révolutionnaire commençait à faire explosion dans la vieille
 et féodale Armorique; des germes de révolte s'y dévelop-
 paient de toutes parts, parmi le peuple et la bourgeoisie, et
 des actes d'insubordination, symptômes affligeants d'une
 prochaine désorganisation sociale, s'y manifestaient, jusque
 dans les rangs de l'armée.
     Plus d'une fois, dès lors, M. de Lezay dut, avec des trou-
 pes d'une fidélité suspecte, prendre part a des expéditions
 dirigées contre les bandes dévastatrices qui commençaient à
 s'organiser pour le pillage et l'incendie des châteaux. Cette
 guerre civile, à son début, laissait des intervalles de repos,
 des loisirs de garnison. Ce fut pendant ces moments d'inacti-
 vité, dans lesheures, souvent dangereuses pour un officier de
 son rang et de son âge, sans défiance encore de lui-même,
qu'il connut les Moreau, les Rapatel, les Elleviou,dont la ré-
putation, devenue populaire, a des titres si divers, se faisait
jour a Rennes, théâtre commun de leur entrée dans le monde.
     Tel était le milieu social où devait se former son expé-
rience.