Revue du Lyonnais » série 2 - n°16 ( 1858 ) » pp.213

                                   ÈWTAPHE.                                 213

 Sa Majesté avec la plus grande magnificence que faire se
 pourrait : de préparer de même une brillante réception à
 Monseigneur le gouverneur de la province et â Monseigneur
 de Saint-Vallier, lieutenant du roi en Dauphiné, et comme
 ce dernier était le frère de Madame Diane de Poitiers, alors
 toute puissante à la cour, il fut arrêté qu'on lui ferait « un
 présent en vin (1). » On jugea de plus qu'il était conve-
 nable de remettre à la même époque le service de l'année
révoluo et la cérémonie de l'enterrement du cœur du dauphin.
   Le 2 juillet de la même année, on faisait toujours à Vienne
des préparatifs pour l'entrée du Roi, de la Reine et de Mon-
seigneur le gouverneur, mais Henri II s'étant rendu directe-
ment de Bourgogne dans ses nouveaux états de Bresse, Sa-
voie et Piémont, la ville dut renoncer à l'espoir de sa visite.
On n'eut plus à s'occuper que de la disposition du tombeau,
du service du bout de l'an et de l'enterrement du cœur du
dauphin, qui fut déposé avec la plus grande pompe dans
l'endroit indiqué par les ordres du Roi, le 11 juillet 1548,
jour anniversaire de sa réception à Vienne, l'année précé-
dente. Ce fut alors ou un peu plus lard, que l'on plaça sur le
caveau l'inscription reproduite ci-dessus, gravée sur une pla-
que ou lame de cuivre en forme de cœur, dont les consuls


   ; i ) Guillaume de Poitiers, comte d'Albon, seigneur de St-Vallier, fut
pourvu de la charge 3e lieutenant-général de Sa Majesté, tant en Dauphiné
qu'en Savoie, par lettres données à Saint-Germain-cn-Laye, le 9avril 1547,
et remplacé en ladite charge par Guy de Maugiron, le 14 septembre 1548.
L'Histoire des Grands Officiers de la Couronne nous apprend que ce der-
nier seigneur de Saint-Vallier, de la maison de Poitiers, avait fait son testa-
ment le 14 août 1547, mais il paraît qu'il ne mourut que l'année suivante,
après le mois de mai et avant le mois de septembre. Diane de Poitiers, sa
sœur et son héritière, ne portait point encore le titre de duchesse de
Valentinois, qu'elle ne reçut que le 14 octobre de cette même année
1548.