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connaître, à l'ouverlure du corps, le comte Sébastien de
Montecuculi fui accusé d'avoir jeté de l'arsenic dans le vase
qu'il avait présenté au dauphin. La justice trouva chez lui
un traité de l'usage des poisons écrit de sa main elles soup-
çons se convertirent en certitude. Mis à la question, le mal-
heureux avoua tout et même plus qu'on ne lui en deman-
dait. Convaincu par ses aveux, il fut condamné par arrêt du
Grand Conseil, séant à Lyon, le 7 octobre 1536, « a estre
trayné sur une claye, des prisons de Rouanne jusques en la
place, devant l'église Saint-Jean, pour y faire amende hono-
rable, et de là , jusques au lieu de la Grenette pour y estre
tiré et desmembré à quatre chevaux, et après les quatre
quartiers de son corps pendus aux quatre portes de la ville
de Lyon el la lesle fichée au bout d'une lance, qui sera posée
sur le pont du Rhosne (1). »
Le corps du jeune prince, victime de ce scélérat ou de sa
propre imprudence, resta en dépôt dans l'église deToumon ;
il n'en fut retiré qu'à l'époque des obsèques du roi François 1 "',
pour êlre, par l'ordre d'Henri II, porté à Paris avec le corps
d'un autre de ses frères, le duc d'Orléans, mort près d'Abbe-
ville en 1545.
Le 23 août 1547, les consuls de Vienne furent instruits
que le corps de Monseigneur le dauphin, escorté de plusieurs
gentilshommes et seigneurs, arriverait de Tournon à Vienne,
le 27 du même mois. Vingt-quatre personnes habillées aux
frais de la ville et portant chacune une torche de trois livres,
furent envoyées à la rencontre du convoi jusqu'à la montée
(1) Arrest contenant le jugement de mort prononcé contre le comte
Sebastiano de Monte-cucullo ; fait au conseil à Lyon le vir3 jour d'octobre
l'an 1536. Dubourg, Olivier, Coutel, Dupeyral, Baraillon. Extrait des
Registres du Grand Conseil du Roy. (Mélanges historiques de Nicolas
Camuzat ; Troyes 1619, in-8, p. 44 du deuxième cayer).