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                 CORRESPONDANCE (i).



    Lettre de M.       MORIN     au Directeur de la Revue.

        Monsieur,
    M. Marc-Antoine Pericaud a publié dans votre recueil, sur
 mon Histoire de Lyon depuis la Révolution de 1789, deux articles
 qui dépassent les privilèges de la critique littéraire ; car ils dé-
 figurent et travestissent le livre dont ils ont la prétention de
 rendre compte. Je dois à mon nom, quelque obscur qu'il soit,
 de ne pas accepter la responsabilité des choses, les unes ridicules,
les autres odieuses, que le critique me prête à force de citations
falsifiées et d'interprétations à contre-sens. J'ai déjà protesté
 dans un journal quotidien; mais je viens auprès de vous user du
 droit que j'ai de répondre dans la feuille même où j'ai été atta-
qué bien plus dans mon caractère que dans ma modeste valeur
littéraire. De celle-ci je fais bon marché, il importe à mon hon-
neur de défendre l'autre.
    M. Pericaud s'est d'abord arrêté à ma préface, sorte de hors
d'œuvre dans lequel l'auteur du livre expose sa méthode ou ses
principes. M. Pericaud m'attribue un mysticisme absurde, en
prenant çà et là dans mon livre des expressions rapprochées
pour en composer des phrases qu'il a grand soin de guillemeter
dans la forme de citations textuelles, puis il conclut par me
signaler comme un faiseur de prophéties, qui prétend avoir dé-
robé le secret de Dieu. Il est facile avec une telle méthode de
faire dire à un écrivain tout ce qu'on veut-, mais est-ce là de la
bonne critique littéraire?
   Il serait beaucoup trop long de rétablir dans leur véritable
sens chacune de ces expressions qui, découpées à coup de ci-
seaux, sont susceptibles des plus fausses interprétations. Il fau-
drait me recopier tout entier. En résumé je n'ai rien dit de plus
que la célèbre sentence : L'homme n'agite el Dieu le mène, bien
entendu que l'homme s'agite toujours librement et qu'il s'agite
sciemment, autant que cela est essentiel à sa nature de liberté

   (1) Nous avons reçu, par ministère d'huissier, l'article suivant pré-
senté trop tard pour être inséré dans le dernier numéro.
                          Note du Directeur de la Reut/B du Lyonnais.