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liTTÉRATURÉ «iDlCALË. 121 lologue, le biographe, l'historien et le philosophe peuvent largement puiser, comme le médecin. « Ils sont, a dit un homme célèbre, qui n'en fut certainement pas un aveugle partisan, si chargés de choses importantes, qu'ils doivent être regardés comme un corps de médecine complet, et comme une encyclopédie plus fournie que celle d'Hippocrate. Galien a presque tout dit, presque tout vu, presque tout appris par la pratique et par ses observations, de même que par l'étude des opinions de ses prédécesseurs, qu'il recueillit avec attention. » (Bordeu, Recherch. sur l'hisl. de la méd., ch. n). C'était une grande et puissante intelligence. Il avait, comme il le proclame lui-même, voulu rétablir la méthode expéri- mentale telle que l'entendait Hippocrate; mais, dans son empirisme raisonné, il accorda une trop large part au rai- sonnement ; son esprit subtil et raisonneur (ses ennemis le surnommaient logiatrum) en abusa, et il finit par être dévoyé. On a écrit de lui avec vérité : « "Versé dans toutes les con- naissances des écoles philosophiques et médicales, doué d'une vaste conception, de toutes les qualités d'un observa- teur profond, mais, en même temps, de l'esprit le plus subtil, et de l'imagination la plus ardente, Galien ne chercha a retirer la médecine de l'anarchie où il la trouva, qu'en lui imprimant le joug d'un nouveau dogmatisme qui comprit toutes les notions scientifiques et spéculatives émises jusqu'à lui. » (Raige Delorme, Dict. en 30 vol., art. Médecine.) Il est intéressant de voir en quel honneur le monde ancien a tenu sa mémoire : Athénée, de Nausicrate, célèbre polygraphe, qui était son contemporain, marque toute la considération qu'il avait pour lui, en l'introduisant comme convive dans son Banquet des philosophes (dipnosophist.. lib. xv). Il ne lui rend pas seu- lement témoignage sur le grand nombre de ses écrits, il ajoute encore que Galien ne le cède à personne pour l'élo- cution et la clarté. Eusèbe, évêque de Césarée en 313, auteur d'une Chro- nique fort estimée des savants, nous apprend que la véné- ration qu'on avait, de son temps, pour Galien, était telle que quelques-uns lui rendaient un culte religieux. Aetius d'Amide , qui paraît avoir vécu vers 455 (Van der- linden), et qui exerça la médecine à Alexandrie avec beau- coup d'éclat, cite souvent et avec éloge Galien dans ses écrits, où mainte fois il lui arrive de le copier textuellement.