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LA HAUTE-LOIRE A VOL D'OISEAU. Maintenant que les beaux jours ont disparu, et avec eux les courses lointaines, les voyages pittoresques, heureux privilège de la saison qui vient de finir, chacun, rendu aux habitudes sédentaires, trouve dans le souvenir de ses impressions récentes les iouissances du coin du feu, les plus douces récréations de la pensée. Je demande aux lecteurs de la Revue, à ce dernier titre surtout, et pour les distraire quelques instants de sujets plus sérieux, la faveur de les guider en cicérone complètement pur de toute prétention savante, à travers un petit canton du haut- Ailier. Chacun le sait, amateurs ou artistes courent chercher au loin bien souvent des impressions, des sites qu'ils pourraient trouver plus à portée ; eh bien ! je signale modestement à leur- attention l'un de ces points inaperçus, oubliés au passage, qui offrent cependant au naturaliste et à l'archéologue un champ fertile en explorations, à côté de grandes beautés naturelles. Observateurs à vol d'oiseau, regardons se dérouler sous nos yeux cette contrée à la configuration bizarre. Au fond de l'étroit bassin, sorte d'entonnoir gigantesque, formé par un amphithéâtre circulaire de montagnes volcaniques, voyez, non loin de la Loire, et dans la vallée de la Borne, cinq cônes isolés s'échelonner, à dis- tance , cinq diks naturels, mais que l'on croirait taillés à dessein pour devenir la base des castels féodaux couronnant leurs cimes, des chapelles élancées qui, là , mieux que partout ailleurs,