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                       LE PÈRE DE LA CHAIZE.                     "       87
Or, à l'appuide cette opinion aucun de ces auteurs n'apporte la
moindre preuve. L'impartialité de l'histoire ne saurait donc ac-
cepter un semblable jugement, surtout lorsqu'il est formulé par
des adversaires qu'aveuglent la passion et la vengeance.
   Aux yeux d'une critique équitable, l'accusation de la duchesse
d'Orléans, qui était protestante, et qui ne gardait pas plus de
mesure dans son langage que dans ses opinions, n'a pas plus
d'autorité que celle de Benoist, ministre exilé et l'un des écri-
vains les plus violents de la Réforme (I)
   Reste l'opinion de Schœll, auteur assez impartial envers les
catholiques, quoique protestant. Lui aussi a fait peser sur le
P. de la Chaize comme sur le marquis de Louvois , l'accusa-
tion d'avoir été l'un des plus ardents persécuteurs de ses co-
religionnaires. Mais il ne faut pas perdre de vue que Schœll non
plus ne fournit aucune preuve et qu'écrivant à distance il s'est
contenté, sans plus ample examen, de reproduire l'opinion de
Benoist.
   Quant à Duclos, quelque faible que soit son crédit comme
historien, et bien qu'il ne précise aucun fait, nous ne pouvons
passer sous silence ce qu'il a écrit du confesseur de Louis XIV :
   « Ce P. de la Chaize, dit-il, dont on vantait la douceur, ne
pouvait-il persuader à son pénitent qu'il n'expierait pas le scan-
dale de sa vie passée par des actes de fureur ? Mais ce confes-
seur était un ministre qui craignait de hasarder sa place, un
prêtre timide qui tremblait devant celui qu'il voyait à ses pieds.
Loin d'entreprendre de les excuser (Bossuet et le P. de la Chaize),
avouons que l'un et l'autre furent complices de la persécu-
tion. » (2).
   Ce même Duclos, quelques pages avant celle qu'on vient de


    (1) Voir les lettres de la duchesse d'Orléans, seconde femme de Mon-
sieur, frère de Louis XIV. La plupart de ces missives sont d'un cynisme
d'expression révoltant. Dans ses lettres du 13 mai et du 6 juillet 1719 elle
affirmCj sans fournir la moindre preuve, que le P. de la Chaize et M me de
Maintenon furent les ennemis les plus acharnés des prolestants.
    (2) Mémoires de Duclos, t. i " , p. 188, collection Pctitot, tom.. 76,