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REVUE DE FOURYIÈRE POUR 1857. 490 connais pas le maçon, qui continue toujours à être chargé spécia- lement des intérêts de la plupart de nos communautés : je le soupçonne cependant, car il n'en est pas à son coup d'essai, et probablement c'est le même qui se distingua, en faisant élever le premier bâtiment des PP. Jésuites tombé devant la réprobation publique. Il me semble que l'autorité ecclésiastique devrait par fois interposer son veto. Elle serait, je pense, parfaitement dans son droit et rendrait service à l'art et à la religion. Je pose en principe qu'un édifice doit avoir, autant que possible, un caractère propre à sa destination. 11 n'est personne qui ne prenne le bâtiment des Carmes-Déehaux, pour un couvent, malgré sa conversion actuelle en caserne ; tandis que le plus grand nombre des constructions conventuelles contemporaines de Fourvière et des Chartreux n'ont d'autre aspect que celui de nos ateliers de soieries. Je ne demande pas aux communautés reli- gieuses un grand luxe architectural : il est très-bien qu'elles soient humbles, dans leur type'-^xjérieur, comme elles sont obligées de l'être réellement dkifs^ftiur intérieur; mais j'exige qu'elles ne deviennent pas vulgaires, ainsi que l'ignorance et le mauvais goût, qui ne sont nullement des vertus. On juge peut-être un peu trop les gens d'après leur habit-, mais cependant on ne se trompe pas toujours. Lorsque les reli- gieuses de Saint-Pierre firent construire, en 1667, ce superbe bâtiment que nous connaissons tous, sous la direction de M. de la Valfinière, architecte du roi, au lieu d'un couvent, celui-ci leur éleva un palais. Ce luxe et cette mondanité, contraires à l'humilité religieuse, nous montraient que la communauté en question marchait complètement dévoyée. Les vœux de pauvreté et' d'humilité étaient certainement, depuis longtemps, mis en oubli. On ne rencontrait plus, dans cet asile somptueux, de saintes femmes, vivant éloignées de toute atmosphère mon- daine, mais de nobles et belles dames brillant dans un palais. L'orage de 89 souffla très-justement sur ce luxe antichrétien. Il ne faut pas tomber dans un excès opposé, et les choses de la religion doivent éviter de se couvrir d'une enveloppe triviale. Que dirait-on si le clergé adoptait le costume de tout le monde ?