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JEANNE D'ARC. 44!)
Charles retrempera ses droits ;
Tu guideras sa marche au bout du territoire ,
Et la fille du peuple, au nom de la victoire,
Rendra son sceptre au fils des rois.
Oh ! je veux assister à cette grande scène !...
Voici la cathédrale au vieux portail noirci.
Tiens haut ton étendard ! « Il était à la peine,
A l'honneur il doit être aussi. »
Tu l'as dit ! et sois fière à cette heure suprême,
Où ton roi reçoit le saint chrême
Où s'achève ta mission !
Moi, je pleure en songeant au bonheur qui t'anime,
Je pleure, car bientôt, jeune et chaste victime,
Va commencer ta Passion !
A l'autel du Seigneur dépose ta bannière ;
Pourquoi d'autres combats cours-tu braver le sort?
0 douleur ! est-ce toi que je vois prisonnière?
Entends-tu ces clameurs de mort?
Telle que Christ, devant la patrie éperdue,
Aux Anglais tu seras vendue,
Sur toi s'acharnera l'affront ;
Et ce roi, dont ta main ressouda la couronne,
Il t'oubliera.... je veux que, jusqùes sur son trône,
Ton sang lui rejaillisse au front !
Cachez-moi, renversez ce tribunal inique !
A ce prêtre cruel par Bedfort excité,
A tes juges, malheur!.. Sur leur haine cynique
Que pourrait ta simplicité ?
De l'exécrable arrêt l'infamie est notoire....
Anathème !.. Dans le prétoire,
Je vois le tonnerre éclater !
Qu'il tombe, si Dieu veut qu'on croie à sa justice !
Pourquoi dort-il? — La France, au prix du sacrifice,
Devait-elle se racheter ?