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               ENTRÉE D'ANNE DE BRETAGNE A LYON.                        109

faire le paille ( 1 ) : le ciel de damas blanc, et en ice-
luy, ung.granlA de velloux (2) pers (3), semé de fleurs
de Iy dor, et autour des armynes (4) sept ou neuf, avec
les pendants appartenants : ung A el une L lassez (5)

et la parfaite obligeance sont bien connus des personnes qui s'occupent de
l'histoire de Lyon.
   (1) Paile, pâlie, etc. Ce mot, qui doit être traduit dans notre langue
par étoffe de prix, joue un grand rôle dans l'histoire des tissus précieux
du moyen âge, qui, le plus souvent, étaient désignés par ce terme vague,
ou par celui de drap, accompagné du nom d'un lieu de production ou
de provenance, quand ils n'étaient pas indiqués plus brièvement encore
par ce nom de lieu tout seul. Ce mot est pris ici pour signifier un poêle.
Le poêle était autrefois un signe de puissance et de souveraineté. Au
couronnement des anciens ducs d'Aquitaine, l'évêque plaçait un poêle de
soie en travers sur les épaules du prince. Au sacre des rois d'Angleterre
comme au couronnement des empereurs d'Allemagne, à Milan, on portait
un dais de soie au-dessus de leur tête. Tlus tard, quand un souverain
entrait dans une ville, les bourgeois les mieux qualifiés portaient au-dessus
de sa tête un paille, ou poêle. (V. Recherches sur le commerce, la fabri-
cation et l'usage des étoffes de soie, d'or el d'argent pendant le moyen
âge, par Francisque Michel, et le Glossaire de Ducange aux mots l'aille
 et Pallium.
   (2) Feloux, vêlons, veluel, velvet, veluyau, tous ces mots sont employés,
au XIV e siècle et au XV e , pour signifier l'étoffe connue sous le nom de
velours. M. Francisque Michel fait observer que si, sous Louis XIII encore,
on écrivait velours, on prononçait toujours vêlons. (V. les Recherches sur
les étoffes de soie, de Fr. Michel, et les Comptes des ducs de Rourgogne,
par le comte de la Borde).
   (3) Couleur bleue dans toutes ses nuances, puisqu'on rencontre dans
les textes des étoffes dites de pers clair, azuré, etc. En général, cepen-
dant, c'est un bleu foncé, tellement foncé même qu'il peut servir de tenture
de deuil, ce que nous appelons le noir-bleu. Aussi parle-t-on, dans une
ordonnance de police de 1533 , de draps pers et autres accoustumés estre
tendus es mortuaires. (Comte de la Borde, Notice des émaux du Louvre ;
2 e partie, documents et glossaire).
  (4) Hermines. On sait que l'écu de Bretagne était d'hermine.
  (5) Réunies par un Lac d'amour, ou plutôt par une cordelière ; on voit