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                          CHRONIQUE LOCALE.                              191
M. Chatigny, tableau qui a obtenu le premier prix au concours
de la Société des Amis-des-Arts de 1857-1858, et qui appartient
depuis quelques mois à M. Pupier.
    Le sujet est éminemment lyonnais. Il a été sérieusement étu-
dié, bien compris, rendu avec vérité et sentiment. Il représente
saint lrénée et saint Pothin recevant la bénédiction de saint
Polycarpe, évêque de Smyrne, au moment de leur départ pour
de lointaines contrées. Les saints apôtres, munis seulement du
livre sacré, et armés du bâton des voyageurs, se prosternent
aux pieds du prélat et se disposent à porter la foi dans cette
ville naissante qui sera bientôt la métropole des Gaules.
    Usant de la liberté accordée aux peintres et aux poètes ,
M. Chatigny a donné à son évêque une crosse et des vêtements
épiscopaux qui ne furent en réalité adoptés que dans les siècles
suivants, puis, liberté plus grande encore, ou plutôt pour se
conformer au programme du concours, il a fait partir ensem-
ble les deux futurs martyrs , en leur donnant le même âge ;
tandis que l ; un fut le successeur de l'autre et que saint lrénée
était de près d'un demi-siècle plus jeune que saint Pothin, dont
il dut venir aider la vieillesse. Ces réserves faites, nous ne sau-
rions trop louer l'arrangement simple et dramatique de la com-
position , le sentiment profond des principaux personnages , et
l'effet produit sans l'éclat théâtral qu'on retrouve si souvent
chez les peintres néo-chrétiens ; par exemple , dans le tableau
du Départ des Apôtres, de Gleyre, dont les personnages se quit-
tent, les bras en l'air, comme à l'Opéra.
    M. Chatigny, nous rapporte d'Italie de pures et saines tradi-
tions, et la Revue du Lyonnais est heureuse de signaler ce jeune
talent dont M. Roybet a si bien su rendre la pensée. Le tirage
fait honneur aux presses de M. Charrasse si apprécié parmi nous
comme lithographe et comme graveur.
                                                      A. V.

                  CHRONIQUE LOCALE.
    Notre vieil Hôtcl-de-Ville trop longtemps mutilé par les événements poli-
tiques, le temps et les architectes vient d'entrer dans une nouvelle phase
de son existence. Réparé magnifiquement, grâce à la munificence de nos
édiles et au goût de l'architecte de la ville, le chef-d'œuvre de Simon
Maupin, plus beau que ne l'avait rêvé son auteur, est devenu palais prin-
cier, si nous n'osons dire impérial, résidence du Sénateur chargé de l'ad-
ministration du Rhône et centre de l'administration de la ville et du
département. Les nombreux employés qui peuplaient notre ancien cloître
des Jacobins, ces bureaux si nombreux , disséminés dans toutes les
parties de ce bâtiment peu agréable qu'on appelait la Préfecture , ont
déménagé le samedi 7 août et sont venus s'installer dans cet élégant
édifice, notre gloire et notre orgueil, dont notre popula'ion a suivi les
 transformations depuis un an avec une si visible satisfaction. Le même
jour M. le Sénateur avait pris possession de ces riches appartements
que nos négociants les plus habiles et nos artistes les plus célèbres