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LE COR DE ROLAND. Je ne viens pas ici raconter l'histoire mille fois répétée d'après Le Laboureur, de ce viel olifant qui passait pour avoir été celui du neveu de Charlemagne. Le jour de l'Ascension, le chef de la maison de Montdor, issue de Roland selon une tradition que je n'ai pas à discuter ici, avait le droit de l'exposer au peuple avec les reliques, dans l'église de l'Isle-Barbe et de prendre sur le plat deux embouties de l'argent des offrandes pour les distribuer aux pauvres. Cette cérémonie se fit jusqu'en 1362, année où l'abbaye fut pillée par les huguenots. Dans l'ouvrage que j'ai publié en 1854, avec la collaboration de M. de Charpin, sous le titre de Recueil de documents pour servir à l'histoire de l'ancien Gouvernement de Lyon , j'ai donné quel- ques détails sur ce Cor , et j'exprimais la pensée qu'il pouvait bien être resté en la possession de la dernière héritière des Mont- dor, mariée à Vitry-le-Français. Depuis l'impression de ce vo- lume, grâce à l'obligeance de M. de Morlaincourt, officier d'Etat- major, dont la famille habite Vitry , j'ai eu des renseignements précis qui confirment ma supposition et redressent quelques erreurs involontaires. Ces renseignements, ainsi qu'une foule de notes sur d'autres sujets , devaient former un supplément, et ce supplément aurait eu sa place naturelle en tête de la seconde partie du Recueil de documents relative aux conseillers de ville, échevins et prévôts des marchands. Etant dans l'impossibilité de continuer une publication aussi dispendieuse, je crois néan- moins que la partie des notes qui a trait au Cor de Roland ne sera pas sans intérêt pour les lecteurs de la Revue et complétera ce que tous les historiens de Lyon en ont dit avant moi.