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 130                  LE PÈUE DE LA CHA1ZE.
 Réflexions morales sur le nouveau Testament. La première édi-
tion fut approuvée, ainsi que la seconde, par M. Félix Vialart,
évoque de Châlons-sur-Marne , qui les adopta pour son dio-
 cèse.
   Lorsque le P. de la Chaize et l'archevêque de Paris eurent im-
posé aux Oratoriens un formulaire particulier, Quesnel, qui avait
été déjà censuré à Rome en 1676 pour son édition annotée des
oeuvres du pape saint Léon, leva le masque, refusa de signer
le statut et s'enfuit à Bruxelles auprès d'Arnauld : il y séjourna
pendant quelques années et devint après lui patriarche de la
secte. Dans sa retraite il acheva de mettre la dernière main à ses
Réflexions morales. Ce fut cette dernière édition qui pendant
plus de cinquante ans suscita tant d'embarras à la monarchie et
à l'Eglise. Elle parut en 1694 et fut approuvée, l'année suivante,
par le successeur ml M. Vialart au diocèse de Châlons, M. de
Noailles, qui de ce siège passa depuis à celui de Paris.
     Les doctrines de Quesnel ne tardèrent pas à éveiller l'attention
 du haut clergé des Pays-Bas. Jamais sectaire ne montra plus
 d'activité et n'exerça une plus grande influence par l'en-
 traînement de sa parole et par la chaleur de ses écrits. Le
 P. Quesnel était considéré par tous ses adeptes comme un saint,
 comme le restaurateur de la primitive Eglise et de l'ancienne
 discipline. Tantôt sous un déguisement, tantôt sous un autre ,
 il allait semant dans toutes les villes de Flandres l'hérésie et la
discorde. L'épiscopat comprit le péril. D'ailleurs la propagande
de Quesnel ne se bornait plus à une thèse théologique ; sur la
demande de Louis XIV, il fut, par ordre du roi d'Espagne, arrêté
à Bruxelles, avec un de ses complices le P. Gerberon, et de là
conduit prisonnier à l'archevêché de Malines. Délivré presque
aussitôt par ses affidés qui percèrent une muraille de sa prison,
il s'enfuit en Hollande, et, du fond de sa retraite, il insulta à
toutes les puissances. On ne laissa pas, quoiqu'il fût absent, d'ins-
truire son procès : l'officialité de Malines avait saisi tous ses
papiers, parmi lesquels se trouvaient les archives du jansénisme
que lui avaient léguées Arnauld. On y découvrit les preuves ma-
nifestes de toutes les cabales et des complots politiques de la