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128 LE PERE DE LA CHA1ZE. anglicans, que l'on peut abolir la confession auriculaire, anéantir les vœux religieux, retrancher le jeûne, l'abstinence du carême, permettre le mariage des prêtres et se passer du pape, » système qui ne tend à rien moins, comme l'a très-bien dit Bossuet, qu'à la subversion même du chrislianisme. Clément XI remercia Louis XIV d'avoir exilé ce dangereux sectaire, « cet homme d'une très-mauvaise doctrine et coupable de plusieurs excès envers le Siège apostolique. » A côté d'Ellies Dupin, vient prendre place l'oratorien Richard Simon, qui alla jusqu'à nier, dans un de ses ouvrages, que Moïse fût l'auteur du Pentaleuque. Bossuet dit de son Histoire critique de l'Ancien Testament, « qu'elle est un amas d'impiétés et un rempart de libertinage. » ^Richard Simon fut le précurseur du docteur Strauss et de l'exégèse allemande. Nous ne citons que les Jansénistes les plus saillants. Lorsque Louis Habert, docteur de Sorbonne et dévoué corps et âme à la secte jansénienne, eut fait paraître sa Théologie dog- matique et morale à l'usage du séminaire de Chà lons, Fénelon, dans une Instruction pastorale, déclara que le système d'Habert renversait toutes les vertus morales et chrétiennes, et qu'il leur substituait une doctrine plus dangereuse que celle d'Epicure (1). « Epicure, dit Fénelon, aurait rougi des égarements sans remords cl: sans pudeur où cette doctrine jetterait presque tous les hommes, s'ils n'avaient point d'horreur de la mettre en pratique. Au moins Epicure voulait que l'homme fûl libre pour être sobre et mesuré dans l'usage du plaisir, pour jouir plus tranquillement cl plus constamment du plaisir même... Le système dont il s'agit maintenant, (celui d'Habert et des jan- sénistes) ne nous laisse aucun ressort pour remuer le cœur, ni par consé- quent nulle autre fin dernière de l'homme que le seul plaisir. 0e plus il veut que le cœur de l'homme soit plus fortement lié au plus grand plaisir que s'il l'était par des chaînes de fer Ainsi la volonté de l'homme n'a nullement à délibérer pour modérer ses plus impudentes passions. Voilà les hommes qui, désespérant de vaincre un plaisir invincible, se livrent eux même:: à l'impudicité pour se plonger, par une avidité insatiable, dans toute espèce d'infamie (Ephes. IV. 19). Tel est le système qu'un parti quine parle que de morale sévère n'a point honte de vanter comme la céleste doctrine de saint Augustin Plus on emploie de subtils artifices et de couleurs flatteuses pour déguis.er ce contagieux système, plus nous devons faire d'efforts pour le démasquer et pour en développer toutes les horreurs à la face de l'Eglise entière. Si nous étions assez lâches pour nous taire par (I) Ilolirbaeher, I. 26, p. 179. e »