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68                          LE VÉSUVE
flancs du Vésuve, soit du côté N.-E. d'Ottajana, soit du côté
 de Naples, et que plusieurs courants avaient atteint la largeur
énorme de 700 à 1000 mètres.
   La grande éruption de mai 1855, à la suite de laquelle une
épidémie se manifesta sur les chevaux, et en fit périr un assez,
grand nombre, nous avait déjà associés à l'image dévastatrice
de ces immenses fleuves de feu, car les éruptions offrent natu-
rellement entre elles une grande similitude. M. Ch. Saint-Claire
Deville a laissé une description très-exacte de l'état chimique et
géologique du Vésuve à cette époque ; mais le fait le plus carac-
téristique de cette année, et qui ne s'était pas reproduit de-
puis 1631 en grand, en 1834 en plus petit, c'est l'affaissement
de plus de soixante mètres du cratère supérieur.
   Ce grand cratère , resté muet depuis 1850 et dans lequel
tomba l'infortuné Dêlius, s'était rouvert en septembre 1856.
Lors de notre dernière ascension, en octobre de l'année sui-
vante, un cône de dix-sept mètres d'altitude dépassait considéra-
blement la pimta del Pallo , qui déjà, en 1846, n'était plus le
point culminant de la montagne, lequel point, en 1772, M. de
Saussure avait reconnu d'un côté tout opposé ; plusieurs torrents
intermittents et des convulsions souterraines faisaient pressentir
que le repos du volcan n'était que momentané.
  En effet les tremblements déterre des 16 et 17 décembre 1857,
qui furent sentis à Salerne, Polenza, Foggia, Barletta,     Vagri,
qui firent périr mille personne à Viggiano , deux mille à Sa-
ponara, qui bouleversèrent Montemurro , et désolèrent tous les
environs, les agitations du Stromboli, la secousse qui lézarda les
maisons de Livourne en août 1857 , celle qui fut ressentie à
Saint-Louis en octobre suivant, celle qui détruisit Corinthe, en
Grèce, dans le mois de mars 1858, les tremblements qui recom-
mencèrent à Naples en mai dernier, le tarissement des puits
dans les environs, furent tous des signas précurseurs delà grande
agitation qui régnait dans les entrailles de la terre.
   Il est juste de considérer comme un bienfait pour l'humanité
les éruptions qui viennent servir de soupape naturelle au déga-
gement des gaz et des vapeurs d'eau qui s'y forment sans cesse,