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                        ET DU PRINCIPE VITAL.                             11

faits observés (1). Nous lui opposerons d'abord M. Jouffroy
qui, au risque d'ébranler singulièrement la thèse que lui-
même il soutient, ne peut s'empêcher de remarquer qu'il
n'y a rien de moins certain que le principe sur lequel repose
cette prétendue règle, à savoir que des phénomènes différents
ne peuvent dériver d'une même cause (2). Ne conçoit-on
pas en effet a priori et ne voit-on pas par l'expérience que
la même force peut produire les effets les plus divers, selon
les diverses conditions où elle est placée ou selon les di-
vers organes à son service? La science ne saisit-elle pas
des relations de plus en plus intimes entre toutes les forces
de la nature, et ne tend-elle pas chaque jour davantage a
faire dériver d'une seule et même cause des phénomènes
aussi divers que l'électricité et la chaleur, que la lumière et
le magnétisme? Mais pour ne pas sortir de l'âme, elle-
même, combien ne diffèrent pas l'intelligence et la volonté,
que nul ne songe a rapporter à des causes différentes ?
    Il est impossible d'assigner des limites à la diversité des
effets qu'une même cause est capable de produire, selon la
diversité des instruments dont elle se sert et des conditions
dans lesquelles elle agit. D'ailleurs, au sein même de la plus
grande diversité des phénomènes, il peut y avoir des raisons
victorieuses en faveur de l'unité de la cause. C'est ainsi
que toutes les différences qui séparent des phénomènes
psychologiques les phénomènes physiologiques , quelque
grandes qu'elles soient, sont comprises et dominées par une
unité plus grande et plus forte, a savoir, par l'unité de
l'être humain lui-même. Les uns et les autres n'ont-ils pas
ce caractère essentiel de s'accomplir dans le même individu

  (1) Mémoire sur la décomposition de la faculté de penser.
  (2) Légitimité de la distinction de la p/iysioloyie et de la psi/e/iologie.
2" partie.