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LA CATHEDRALE DE LYON. 817
sidales? Ici la disposition même des travées, alternées par
un groupe de colonnettes supportant un massif arc-doubleau,
et par un simple fût isolé , sur lequel repose seulement une
légère arcade, n'esl-elle pas exactement reproduite dans la
nef principale ? Si des raisons toutes particulières que nous
examinerons plus lard , ont déterminé l'architecte à ne pas
donner plus de hauteur de l'abside, pouvait-il avoir les mêmes
intentions à l'égard de la grande nef, dont l'étendue considé-
rable exigeait impérieusement des voûtes plus élevées?
D'ailleurs, le raccord si exact el si naturel de tous les ni-
veaux de hauteur entre les divers étages, depuis le sol, jus-
qu'à la naissance des dernières fenêtres , et les proportions
générales si bien observées partout, ne laissent entrevoir au-
cune soudure, aucun point de jonction forcée.
L'art, plutôt que la pensée du premier architecte , paraît
seul se modifier, dans le cours de la construction , el se dé-
gager insensiblement de sa lourdeur primitive, de ses allures
incertaines, opérant ainsi graduellement ses métamorphoses,
pour apparaître avec une majesté inouïe dans notre belle nef.
Celle-ci, en effet, se distingue de l'abside et des transepts,
par des formes plus hardies, plus légères, plus élancées ; ses
arcades se composent de moulures, tantôt simplement arron-
dies, mais le plus souvent terminées par une arête ; les bases
des colonnettes sont plus finement et plus délicatement con-
tournées ; la scolie qui se trouve au-dessus de la base, est
très-étroite à l'orifice , et largement évidée à l'intérieur.
Or , nous trouvons déjà les moulures à arêtes, el les bases
de colonnettes notablement déprimées, dans une fenêtre que
l'on peut supposer, avec raison , plus ancienne que la partie
de l'édifice dont nous venons de parler, et qui s'ouvre au fond
du transept nord, sous une arcade en ogive, dont la forme et
la disposition des moulures, attestent la même exécution que
celle des arches des chapelles absidales.