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                      LE PÈRE DE hH CHAIZE.                          bll

   « Le château de la Chaize, dit-il, est situé sur la commune
d'Odenas, canton de Belleville, à environ dix kilomètres de la
Saône, au pied de la chaîne des montagnes du Beaujolais, dans
une position qui domine un pays magnifique et d'où la vue s'é-
tend jusqu'aux Alpes. Le voyageur aperçoit facilement cette
belle habitation, soit de la Saône, soit du chemin de fer de
Paris à Lyon. Malgré les démembrements que cette terre a subis
depuis un demi-siècle, elle vaut encore plus d'un million. Lors-
que le frère du Père de la Chaize voulut embellir cette propriété,
il eut à sa disposition et il employa les mêmes artistes qui
avaient créé Versailles. Ainsi, Mansart construisit le château,
Mignard l'orna de ses peintures, Le Nôtre planta les jardins.
Le temps et la révolution ont un peu altéré tout cela malgré les
soins qu'y donne la famille de Montaigu qui en est propriétaire.
Mais on y retrouve encore aujourd'hui le caractère du grand
siècle.
   « Dans le château, on montre la chambre du roi, destinée à
Louis XIV, mais qu'il n'a jamais habitée : il paraît qu'il avait
promis sa visite au P. de la Chaize et qu'il s'était même mis en
route pour s'acquitter de la promesse, lorsqu'il fut forcé de
revenir sur ses pas par suite d'une nouvelle inattendue.
   « Le château contient un grand nombre de portraits, apparte-
nant la plupart au siècle de Louis XIV, mais celui qui m'a le
plus frappé, c'est celui du P. de la Chaize peint par Mignard (1).
Il est impossible de n'être pas saisi d'une vive admiration en
contemplant cette peinture qui semble respirer. Le caractère
de cette physionomie si spirituelle est un mélange de finesse et
de douceur ; quand on l'a examinée attentivement, on peut dire
que l'on connaît le Père de la Chaize. Il existe dans le même
château un autre portrait de lui, mais bien inférieur au pré-
cédent. »
                                               R. DE CHANTELAUZE.
  (La suite au prochain numéro).

  (1) Cette note ne nous ayant été remise qu'après la publication des
deux premiers articles de cette étude, nous n'avons pu parler plus tôt de
ce portrait.